Terroriste Ilyich Ramirez Sanchez: biographie, punition et faits intéressants. Ilyich Ramirez Sanchez - Islam révolutionnaire (extraits du livre) Carlos le Chacal

Ce livre autobiographique de l'une des plus grandes figures révolutionnaires du XXe siècle, Ilyich Ramirez Sanchez, que beaucoup connaissent simplement sous le nom de Carlos le Chacal, n'a jamais vu le jour en russe. Le livre a été traduit par la maison d'édition de littérature radicale "Ultra.Culture" d'Ilya Kormiltsev. Le livre de Carlos devait être imprimé en 2007, mais la mort tragique d'Ilya Kormiltsev le 4 février a considérablement bouleversé les plans de la maison d'édition. En fait, elle vient de les détruire. Peu de temps après la mort de Kormiltsev, la maison d'édition a été fermée.

La vie d'Ilyich Ramirez est l'histoire d'un vrai radical, dans lequel religion et révolution sont entrelacées de la manière la plus élémentaire. Ilyich Ramirez Sanchez est l'exemple le plus clair d'un porteur de conscience radicale : Unsere Geschichte ist eine Geschichte der Kaempfen zwischen die Klassen ![Notre histoire est l'histoire de la lutte des classes.]
C'est la formule universelle de l'histoire humaine, dérivée du Manifeste Communiste. Changez le mot "classes" en "dieux" et vous obtenez une pure métaphysique religieuse païenne.

La conscience, la classe, la caste (appelez ça comme vous voulez) de Carlos est absolument radicale et ne tolère aucun compromis ni avec l'être métaphysique ni avec l'être politique de l'époque dans laquelle le grand révolutionnaire a dû travailler. Les porteurs d'une telle conscience de classe des temps anciens ont contesté cette réalité, ressentant avec leur propre cœur sa fausseté, même lorsque le politique lui-même (y compris la tyrannie) n'était pas aussi évident qu'il l'est maintenant. Par conséquent, les porteurs de la conscience radicale non seulement, selon Marx, pensent les idées dans leur racine (radicus - "racine"), mais ressentent métaphysiquement l'incomplétude de ce monde, quelque chose en dehors de lui, qui est délibérément caché par la société à l'homme.

Le radical n'est pas un psychopathe, ni un sociopathe, ni un misanthrope. Derrière tous ces termes, la société cache ce qui l'a toujours interpellée, la société. Un radical est un maudit poète, un artiste d'avant-garde, un étudiant terroriste à moitié instruit, une conscience radicale est partout, dans chaque maison, dans chaque école, institut, bureau. Parfois, le radical peut être vu dans le miroir.

Le chemin d'Ilyich Ramirez est une lutte politique, à laquelle il a consacré toute sa vie. Le radical parle la langue de l'époque à laquelle il était destiné à vivre. Alors Carlos a changé le langage du radicalisme communiste de gauche pour le langage de l'Islam radical.

"J'étais et je reste un combattant révolutionnaire, et aujourd'hui la révolution parle la langue du Coran."

Néanmoins, ce livre sera publié dans un proche avenir, mais pour l'instant nous vous suggérons de lire ce qui est sorti sous la plume de Carlos, mais jusqu'à présent n'a pas vu le jour.

Avant-propos à l'édition russe de l'auteur, Ilyich Ramirez Sanchez (Carlos "Chacal")

Je suis arrivé à Moscou en 1968, quelques jours avant mon anniversaire, le 12 octobre. J'allais avoir dix-neuf ans. Je suis entré à l'Université de l'Amitié des Peuples Patrice Lumumba. C'est une époque d'effervescence révolutionnaire : mouvements de soutien à Che Guevara, Mao, Vietnam, soulèvements anti-coloniaux, anti-sionistes et anti-impérialistes, graves crises de l'équilibre bipolaire, dont profitent en premier lieu les gens ordinaires, ainsi que des flambées de subversion dans les pays du « socialisme réel ».

Je suis venu à Moscou en tant que jeune communiste et je l'ai quitté en tant que communiste le 20 juillet 1970. Pendant ce temps, j'ai commencé à comprendre plus clairement ces contradictions internes qui, vingt ans plus tard, ont conduit à l'effondrement de l'URSS et à l'effondrement du système socialiste. camp - le triomphe posthume de Lavrenty Beria ...

On dit à juste titre que Mikhaïl Gorbatchev est le père de la glasnost et de la perestroïka. Ces deux mesures étaient nécessaires pour amener la transformation culturelle du « socialisme réel » décrépit à sa conclusion logique. Cependant, en même temps, malheureusement, ils oublient que Gorbatchev était le premier secrétaire du Comité régional de Stavropol du PCUS, c'est-à-dire qu'il a dirigé la colonisation russe du Caucase du Nord. Il a été nommé à ce poste par Yuri Andropov, le plus fidèle disciple de Beria, non pas un pervers psychopathe, mais un anticommuniste convaincu. Le même Andropov qui en 1956 s'opposa farouchement à la prise du pouvoir en Hongrie par Janos Kadar et ses camarades, de vrais communistes, héros de la résistance au premier régime fasciste de l'histoire.

Yuri Andropov allait régulièrement à la chasse près d'Essentuki. Il est resté avec le père de Natasha Naimunshina, une actrice qui parle plusieurs langues étrangères, ma bonne amie. Natasha est née à Berlin pendant la Grande Guerre patriotique. Ses parents ont été envoyés en Allemagne comme éclaireurs. Père, héros de l'Union soviétique, a servi tout au long de la guerre en tant qu'officier de l'état-major général du IIIe Reich. À l'été 1969, Natasha m'a invité pour des vacances à la montagne, dans une datcha où la crème de la nomenklatura du parti soviétique est venue visiter. J'y ai rencontré Sonya, mon premier grand amour...

A partir de conversations confidentielles, j'ai progressivement réalisé que la crise du système était inévitable. Il y avait des raisons économiques (rapport visionnaire d'Aganbegyan), des raisons idéologiques (j'ai étudié les archives secrètes de Lénine à la Bibliothèque Lénine), des raisons politiques (rapports du Comité central sur les partis des pays participant au Pacte de Varsovie), des raisons militaires (confusion totale dans le département de l'armée de l'air, qui était en charge du développement des moteurs à réaction) et stratégique (la situation explosive sur le "front" oussouri, l'aliénation des armées stationnées sur le territoire des républiques fraternelles) ...

Tout cela devait en quelque sorte s'intégrer dans la tête d'un adolescent actif qui profitait de la "dolce vita" sous "Moscow Nights" avec force et force, mais devait en même temps remplir la "tâche spéciale" de la guérilla vénézuélienne. Le KGB et le GRU battaient leur plein pour attirer l'élite des jeunes, sélectionnant ceux qui devaient devenir les meilleurs ou les pires citoyens de leur pays, qui contribuaient secrètement à la victoire de Beria. Cette victoire s'est avérée être une catastrophe non seulement pour les peuples de l'Union soviétique, car elle les a privés de leur propriété socialiste commune, mais aussi pour le reste de l'humanité - elle a été jetée à la merci de l'hégémonie prédatrice des Yankees. Le monde a acquis pour la première fois une unipolarité prononcée.

Que faire? Renationaliser les industries minières et énergétiques, en sécurisant les investissements rentables des capitaux étrangers. Encore une fois, socialiser les services publics et tous les transports, mais donner plus d'indépendance aux régions à cet égard. Enseignement primaire gratuit - pour tous, enseignement supérieur gratuit - en fonction de la réussite. Soins médicaux gratuits. Sécurité sociale universelle. La terre - à ceux qui la travaillent, mais ne l'utilisent pas comme une maigre aide à la survie, mais la traitent d'une manière professionnelle, comme les paysans du Midwest américain. Dans ce cas, il faut s'appuyer sur la tradition historique de l'utilisation collective des terres par les paysans. Il est urgent de garantir l'égalité des droits à tous les peuples de la Fédération de Russie. Le terrible conflit tchétchène n'est pas seulement une provocation de l'Occident, pas seulement une manipulation organisée par des ploutocrates sionistes, pas seulement une mangeoire pour les politiciens moscovites, pas seulement un pont jeté par Al-Qaïda, c'est avant tout un conflit national guerre de libération d'importance historique. Les combattants de la liberté mènent cette bataille avec le dernier de leurs forces.

De tous les écrivains du XIXe siècle, si généreux en Russie pour les grands auteurs de classe mondiale, j'aime le plus Lermontov. Mais peu importe comment j'honore ce "héros de notre temps", mort en duel à l'âge de 27 ans, je me rebelle toujours contre le massacre tchétchène.

Lorsque la paix démocratique sera établie en Tchétchénie, lorsque les musulmans tchétchènes seront libres de choisir leur propre destin, cela signifiera que la Russie est entrée dans le nouveau siècle et a embrassé son élan de libération.

17 novembre 2004 Vladimir Poutine a annoncé la création des dernières armes stratégiques. Ceux qui désespéraient déjà d'attendre le renouveau de la Russie éternelle se ragaillardirent. La Russie moscovite, la Troisième Rome, sortira de la poussière sur trois fondements historiques : le panslavisme, le christianisme orthodoxe et le communisme. Le reste des peuples habitant les vastes étendues de la Fédération de Russie partagera avec les Russes leur destin historique : créer un contrepoids à l'impérialisme hégémonique des Yankees - à la condition indispensable que leurs droits nationaux, religieux et sociaux soient respectés.

L'islam, deuxième religion de la Fédération de Russie, devrait jouer un rôle énorme dans ce renouveau. Après tout, dans le déclin moral dans lequel se trouve actuellement la Russie (vaincue sans combat), dans les conditions d'une crise démographique naturelle, le nombre de mes coreligionnaires augmente et leur foi ne cesse de se renforcer.

J'espère que ce recueil de mes notes aidera les peuples de la Fédération de Russie et de l'ex-Union soviétique à mieux comprendre l'islam, à apprécier son potentiel révolutionnaire - au cas où il ne perde pas contact avec ses origines, ne devienne pas un outil entre les mains des exploiteurs - ainsi que son conflit si actuel, son implication dans des affrontements violents.

Ilitch Ramirez Sanchez (Carlos)

Ilyich Ramirez Carlos dans les années 1970 et 1980 était mieux connu sous le nom de terroriste Carlos "Chacal". Les actes perpétrés ou organisés par Carlos étaient dirigés contre Israël, les États d'Europe occidentale, les États-Unis et les régimes arabes "modérés". À plusieurs reprises, Carlos a collaboré avec Assad, Kadhafi, Hussein et Castro. Il y avait des rumeurs selon lesquelles il était soutenu par les services de renseignement des pays socialistes, dont l'URSS, où il a étudié à l'Université de l'amitié des peuples. Carlos a mené des opérations terroristes dans l'intérêt du Front populaire de libération de la Palestine, des Brigades rouges, de l'organisation colombienne M-19, de la RAF, de l'ETA, de l'Armée rouge japonaise, de l'OLP et d'autres.

À la fin des années 1980, Carlos a pris sa retraite de la lutte active. Après l'effondrement du camp socialiste, il est devenu mal à l'aise avec ses anciens amis. En août 1994, il est capturé par les services secrets français au Soudan. Le procès de Carlos a eu lieu en 1997 et Carlos a été condamné à la prison à vie pour le meurtre de deux agents secrets et d'un Libanais en 1975. Lors du procès, Carlos s'est déclaré "révolutionnaire professionnel" et après l'annonce du verdict, il a levé le poing en l'air et a quitté la salle d'audience avec les mots "Vive la révolution!"

ISLAM - SOUMISSION A LA VOLONTE DE DIEU

L'islam repose sur cinq piliers. Sur cinq exigences ordonnées: un symbole de foi - une preuve claire d'appartenance à la communauté musulmane, - une prière quotidienne quintuple, la zakat - un don obligatoire, le jeûne et un grand pèlerinage à La Mecque, qu'il est souhaitable de faire au moins une fois Dans la vie. Un autre pilier, le sixième, est le jihad, qui signifie « effort ».

Le sens du jihad est avant tout de vaincre le mal dans son âme. Il s'agit principalement de l'effort d'auto-amélioration spirituelle. Deuxièmement, c'est un combat contre un ennemi extérieur. L'idée que le jihad comme forme de défense de la foi est un devoir fondamental d'un musulman n'est pas nouvelle : elle a été prônée dès le XIIIe siècle par Ibn Taymiyyah. Moi-même je ne me considère pas comme un guerrier du djihad, un soldat de la foi, et mon activité, par la volonté des circonstances et de l'époque, est désormais contrainte de se réduire à la réflexion et aux constructions théoriques.

La particularité de l'islam, qui fait sa force de religion universelle par rapport à toutes les autres confessions, est que chaque musulman a le devoir de répandre sa foi. Le prosélytisme est un devoir religieux, mais contrairement à la croyance populaire, les gens ne sont pas obligés de se convertir à l'islam. Ce n'est pas une religion totalitaire dans laquelle une personne est privée de liberté, de choix indépendant. Pour nous musulmans, quelqu'un qui accepte l'islam sous la contrainte ne sera croyant qu'en apparence, et l'insincérité de sa foi affaiblira la communauté dans son ensemble. Je pense qu'il est extrêmement important d'insister sur ce point si nous voulons comprendre quelque chose dans la relation entre l'islam et la culture occidentale - l'héritage du christianisme.

Je dis « héritage », car la société occidentale est aujourd'hui tellement déchristianisée, c'est un spectacle d'un tel vide moral et spirituel qu'il serait absurde de s'étonner de la propagation et du renforcement constants de l'islam. En France, des centaines de milliers de personnes sont déjà devenues musulmanes. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la discussion sur la diffusion de l'islam ne peut être menée en cohérence avec l'opposition du Nord au Sud ou de l'Est à l'Ouest. C'est une question interne à toutes les « démocraties » laïques, qui d'ailleurs, à mon avis, ne sont plus laïques, tant l'athéisme militant intolérant s'est enraciné en elles.

Les mêmes théoriciens de l'éducation générale qui se sont opposés avec véhémence au port du foulard musulman à l'école hier (et continuent de le faire) cherchent maintenant la meilleure façon d'introduire l'éducation religieuse dans le programme scolaire. Certes, sous couvert d'étudier l'histoire des religions, mais par là ils ne peuvent tromper personne.

Les partisans fanatiques de la laïcité tout au long du XXe siècle se sont battus avec acharnement contre le catholicisme, n'évitant aucun moyen. Ils l'ont humilié de toutes les manières possibles, l'ont diffamé et vilipendé. Et à ce jour, les chrétiens qui veulent rester fidèles aux anciennes traditions de leur foi sont même soumis à des persécutions légales à chaque occasion.

Grâce à l'afflux d'immigrants qui a suivi la colonisation et la néo-colonisation, la France est depuis des décennies un pays de dar al-islam. Six millions de visiteurs, hommes et femmes, se sont installés dans ce pays - Arabes, immigrants d'Afrique et d'Asie. Pendant ce temps, l'islam est une religion basée sur des règles immuables, il n'y a pas de place pour le doute et la foi musulmane n'a jamais hésité à prêcher et à se convertir.

Partout, malgré les obstacles administratifs, l'hostilité des autorités, des mosquées et des maisons de prière se construisent. Les églises chrétiennes sont paisiblement transformées en maisons de prière.

L'une des plus grandes mosquées a été érigée à Rome. Cette conquête spirituelle n'est pas associée à la violence : c'est aussi l'occasion de réfléchir et de comprendre à quel point la notion de choc des civilisations est erronée.

Les religions monothéistes sont déjà entremêlées ; L'Islam ne menace personne. Des exemples de personnes sacrifiant leur vie pour la foi, le déclin du christianisme, les mariages mixtes, le rejet de l'immoralité inhérente à la société de commerce, la corruption de la morale - tout cela explique suffisamment pourquoi l'islam est fermement enraciné dans le cœur même de la société occidentale. Le « choc » des cultures et des religions implique une sorte d'extériorité, mais cela n'existe pas, n'existe plus, du moins en Europe. Dans l'Amérique judéo-chrétienne puritaine, les choses sont différentes.

La nature, comme disait le physicien Lavoisier, évite le vide ; la nature humaine l'est encore plus, et le vide spirituel est sans doute le plus terrible des vides. La limitation du marxisme s'est révélée dans l'absence d'un saint, parce que, par essence, le marxisme en tant que tel est une religion dans laquelle la divinité est un homme. Si la dimension de la transcendance était apparue dans le marxisme à un stade relativement précoce, alors, avec une forte probabilité, elle dominerait maintenant presque partout. Mais comme c'est arrivé, c'est arrivé. Ce ne sont pas les idées qui ont échoué, mais les gens. Malheureusement, tous ne sont pas des géants. Les idéaux sont nobles, mais rarement quelqu'un parvient à les respecter. La plupart des gens, une fois saisis du pouvoir, sont rapidement corrompus par celui-ci. On peut en dire autant de la plupart des beaux rêves de justice, qui sont restés des rêves...

L'Islam se répand d'autant plus vite que l'autorité de l'Église s'estompe, et le vrai socialisme a échoué. L'islam est une chance pour l'Europe. La diaspora musulmane occupe encore une position marginale, mais peu à peu elle prend du poids. Les changements démographiques y contribuent également. Certaines chaînes de magasins ont déjà réalisé à quel point elles pouvaient bénéficier des acheteurs musulmans et ont commencé à inclure le jeûne du mois de Ramadan dans leur planification annuelle des ventes. Certes, sur le plan politique, l'influence des peuples musulmans est encore insignifiante. Mais dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres, les changements seront rapides et inattendus. Ils s'accumulent peu à peu, imperceptiblement, mais le jour viendra où une révolution éclatera dans l'espace politique. J'entends encore comment la bourgeoisie va crier, ce qui est à gauche, ce qui est à droite, mais elle n'aura d'autre choix que d'entériner l'évolution sociale.

Aux États-Unis, l'islam n'en est également qu'à ses débuts, mais c'est déjà une force organisée avec laquelle les autorités doivent compter, surtout si son influence grandit au sein de la population noire, dont une partie importante est de plus en plus reléguée au rang d'un sous-prolétariat, voire d'un lumpen prolétariat, vivant en dehors de la société. Dans ces milieux, l'Islam est un renouveau d'espoir révolutionnaire, et la guerre qui se termine va fortifier la foi et renforcer l'unité interne de la communauté américaine des croyants, levain des révolutions à venir...

L'Islam, en tant que sommet de la Révélation divine, était à l'origine une "révolution", la Révolution des révolutions. Et les bouleversements géopolitiques et géoculturels qui se préparent dans un futur proche, dont l'histoire ne connaît pas l'égal, ne tarderont pas à le découvrir. Dans moins de deux siècles, des terres de l'Afrique à l'Asie centrale, du sous-continent indien à l'Atlantique deviendront musulmanes. La propagation rapide de l'islam témoigne de la puissance de la Parole, de sa capacité à enflammer les esprits et les cœurs des gens, à les inspirer à lutter pour la vérité et la justice de l'ordre divin...

Les derniers Européens - ces hommes et ces femmes qui ont conservé la fierté de leur origine et sont restés fidèles à l'héritage de leurs ancêtres - accepteront l'islam dans leur cœur. Ce sera le seul moyen de sauver de la destruction leurs valeurs, héritage spirituel de plusieurs siècles, pour ceux qui parviennent à maintenir le respect d'eux-mêmes et, surtout, refusent de se soumettre servilement au fétichisme matérialiste.

De ce point de vue, la guerre que l'Islam doit mener contre l'impérialisme n'est, je le répète, pas une guerre contre un peuple, une nation, un État. Nous luttons contre le système, et ce système pousse imperceptiblement mais inexorablement une personne vers la corruption et la mort ontologique. Non seulement elle l'aliène (au sens marxiste du terme), ne lui permet pas de devenir lui-même, de réaliser son potentiel, en un mot, d'avoir lieu, mais, pire, pervertit sa nature et lui barre ainsi la voie du développement de Humanité. Le capitalisme est une impasse. Le monde languit sous le joug d'une économie prédatrice, peu importe à quel point l'alarme retentit. Personne ne veut découvrir les vraies raisons. La seule issue est la révolution spirituelle de l'humanité, qui brisera le cerceau de fer de la logique du capitalisme...

La résistance à cette ostracisation deviendra l'argument décisif qui forcera les Européens, toujours fidèles à leurs traditions et à leur histoire, à accepter l'islam. Cela s'applique également à ces garçons et filles musulmans qui ont succombé au faux charme de la « modernité ». En d'autres termes, l'effort révolutionnaire doit également être dirigé à l'intérieur de la communauté musulmane, pour laquelle il y a toujours un danger de se transformer en culte du veau d'or, de renoncer à la foi au nom de toutes les formes d'idolâtrie de nos jours : l'hédonisme , individualisme, soif de plaisirs artificiels et pouvoir illusoire. Le monde que vous appelez l'homme "moderne" aliéné de lui-même, a engendré une impudeur débridée des mœurs. À chaque fois, je suis étonné de voir à quel point une partie importante de la jeunesse occidentale a l'air fatiguée et déçue. Dans les visages de tant de filles - un reflet du monde dans lequel le vrai sentiment et l'idéal sont dépréciés quotidiennement. Et au contraire, un élan inouï de résistance à la guerre américaine unissait les Européens aux habitants des autres continents - et un souffle d'espoir semblait déferler sur le monde...

L'islam est une religion de la "voie médiane". L'intolérance est contraire à l'esprit de la Révélation. Le prophète, cette personne parfaite et la plus humaine, devrait devenir un modèle pour chaque vrai croyant. Bien qu'il soit impossible pour un mortel ordinaire de devenir comme le Prophète dans sa vie et ses actions. Je crois sincèrement que le Coran est la Parole d'Allah qui nous a été donnée dans l'Apocalypse. Le Coran, Al-Karim, est son récit le plus fidèle, une "déclaration" compilée à partir de fragments de la Parole dans la transmission du prophète Mahomet à l'initiative du deuxième calife Rashidi, Omar ibn al-Khattab, à partir des témoignages des contemporains du Prophète, puis écrite sous l'ordre du troisième Calife Rashidi, Othman ibn Affan. Un peu plus tard, le philologue Al Hajjad, gouverneur des Omeyyades dans la ville de Kufa (le territoire de l'actuel Irak), a inventé des signes spéciaux - les signes diacritiques et les a introduits dans le texte sacré. Cependant, la Parole elle-même doit être lue et relue très attentivement, en fonction des conditions spécifiques, spécifiques du moment présent.

Le monde change et a changé, c'est bien sûr une banalité, mais cela signifie que la langue a également changé, et les idées, et la vision d'une personne sur le monde qui l'entoure. Il est donc fondamental de donner chaque jour une nouvelle vie au Verbe divin, en l'interprétant conformément à la réalité du présent. Bien sûr, les mots de l'Histoire, le Coran, restent les mêmes. Depuis quatorze siècles, les lettres arabes dans lesquelles la Parole a été enregistrée une fois pour toutes n'ont pas changé. C'est la garantie d'une stabilité et d'une transmission adéquate de la Parole, ce qui la distingue du Nouveau et de l'Ancien Testaments, maintes fois soumis à des déformations dans la bouche des traducteurs. Par conséquent, parlant d'interprétation, j'emploie ce terme dans le même sens où l'on parle d'un musicien, c'est-à-dire que lorsqu'il exécute une œuvre, il l'interprète, c'est-à-dire qu'à chaque fois il relit et remplit la partition de vie.

Je lis le Coran quand j'en ressens le besoin, quand je cherche la réponse à des questions théologiques, métaphysiques ou existentielles... Le Coran, achèvement suprême de la Révélation, réceptacle de la sagesse dans sa plénitude inégalée... Il est le Miroir de la bataille menée par le Prophète pour établir des institutions divines sur terre et soumettre les gens à la volonté du Tout-Puissant.

J'ai suivi au plus près le débat sur les enseignements de l'Islam et je suis absolument convaincu qu'il faut ouvrir les portes de l'ijtihad, historiquement restées fermées depuis le XIe siècle. Car les conditions de la modernité, la transformation de la société, de la culture et des mentalités exigent que la polémique autour de l'interprétation des textes sacrés devienne de notoriété publique, qu'elle soit menée par tous les croyants, et ne devienne pas l'œuvre de plusieurs mouvements, confréries ou sectes qui déformer le sens de la Parole divine à leur guise, mais même à des fins opportunistes.

De plus, il n'y a pas et ne peut pas y avoir de lecture sélective de l'Apocalypse. Le sermon de Médine n'exclut ni n'annule celui de La Mecque. Le Coran n'est pas un livre de colère ou de haine, ce n'est pas un instrument d'asservissement et de suppression, servant à justifier ce dont nos ennemis nous accusent. Le devoir des fidèles est de mener une lutte opiniâtre et sans merci pour la foi ; La parole du Seigneur est pleine d'amour et de miséricorde. Par conséquent, je suis convaincu de l'opportunité de l'ijtihad en tant que porteur de vérité et force motrice de la révolution islamique.

Quant aux gens du Livre, s'ils ne veulent pas complètement disparaître de la face de la terre, ils devront reconstruire leur société sur les fondements de la Vérité. La vérité qu'une éducation musulmane leur révélera, la vérité en tant que telle. La vérité, ou ce qui y répond le mieux possible, doit avoir accès aux médias, même si elle doit passer par l'asservissement de la pensée par les médias faux, contrôlés, biaisés, qui font tous d'une manière ou d'une autre des suggestions secrètes. . Il faudra revenir au principe chrétien de donner à chacun ce qui lui est dû pour faire revivre cette honnêteté intellectuelle qui a rendu possible l'épanouissement de la science et de la technologie. En effet, il n'y a pas de place pour le mensonge dans les connaissances scientifiques et techniques. Tout est bien ou mal. Vous ne pouvez pas être d'accord avec la vérité de la matière, avec les lois de la physique. Si nous ne voulons pas la fin de la civilisation, nous devons soumettre l'information à cette exigence d'objectivité. Rapportez les faits uniformément, en oubliant les doubles standards de poids et d'ampleur, sans préjugés et impartialité. Autrement dit, suivez simplement les principes d'universalité et d'égalité en toutes circonstances, par rapport à tous les événements, sans exception ni discrimination. En général, il suffit d'être rusé avec la vérité, il est temps d'y faire face - si seulement ceux pour qui, pour le malheur commun, il n'y a pas de haute moralité, en sont capables ...

De la même manière, l'éducation doit avant tout développer la capacité de jugement critique chez les enfants - et ne me dites pas que cela est incompatible avec la foi musulmane, bien au contraire. C'est une autre façon d'apprendre à un enfant à être une personne libre, à se rapporter consciemment à lui-même et à comprendre quelle place vous occupez dans la Création... Une société qui se prétend démocratique ne peut surmonter ses contradictions internes, idéologiques et vision du monde, que si elle revient à la logique de la vie vivante, celle qui, selon les lois de la nature, sous-tend tout ce qui existe et que l'homme moderne - un animal dépravé qui a perdu son apparence naturelle - a complètement oublié. S'enfoncer dans la réalité - ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons garder la lumière de la vérité dans nos âmes et mener une révolution démocratique au nom et avec l'aide de la foi. Le mensonge dans toutes ses manifestations, à commencer par le silence et la dissimulation, est un mal infini pour l'humanité. Les mensonges alimentent la guerre. Les mensonges nourrissent la haine. Et souvent un mensonge est plus séduisant que la vérité, il est plus simple, et nous aimons ce qui est simple, ce qui, hélas, ne nous demande ni effort ni détermination...

La société musulmane a donc besoin de l'ijtihad pour résister aux abus et à la tentation et pour résister à la tentation d'une lecture sélective, parfois déformante, du Coran. L'ijtihad doit être incessant, pour ne pas laisser de chance au retard et à toutes ces tendances régressives qui apparaissent dans une interprétation sélective ou trop fanatique de la Parole. L'enseignement est un organisme vivant, il doit être mis à jour à chaque seconde, la pensée doit être irriguée avec l'humidité vivifiante de la réalité ; sinon, la pensée contenue dans le texte devient lettre morte, s'engourdit et se pétrifie. La foi est un exercice continu, l'ascèse, comme on disait autrefois, et l'exercice de l'esprit, tel que l'entendait le jésuite Ignace Loyola, n'est pas une restriction artificielle de la foi, mais, au contraire, la porte à son plus haut point. Le Seigneur est aussi une expérience directe d'action - c'est pourquoi pour nous, musulmans, l'accomplissement quotidien des rituels est si important. L'homme doit chaque jour être projeté à nouveau dans la forme de la volonté divine, chaque jour il doit restaurer son humanité dans le Seigneur. C'est pourquoi à chaque aurore il faut relire et réinterpréter, remplir d'une vie nouvelle la Parole divine. C'est pourquoi l'islam - et c'est impossible autrement - est une révolution constante.

Louange à Allah, Seigneur des mondes, miséricordieux, miséricordieux !

Je viens d'une famille aisée, où il est de coutume, ayant atteint une certaine position, de s'installer dans la capitale. Ma mère était une épouse dévouée et une ménagère exemplaire, mon père, docteur en droit, était poète, intellectuel, homme politique, tribun et révolutionnaire fougueux. Mon enfance s'est déroulée dans un milieu petit-bourgeois, mais imprégné de mysticisme révolutionnaire.

Cela explique le nom qui m'a été donné, l'aîné de la famille - Ilyich. Mon frère Lénine et moi avons nommé notre jeune frère Vladimir. Dans le contexte de cette époque, un tel choix était peut-être un défi audacieux pour la société, mais le père est peu probable

Qu'il ait pris des risques sérieux, il a toujours été proche des cercles des politiciens militaires et civils au pouvoir - compagnons d'armes, vieux amis, parents...

Nos noms ont déclaré haut et fort l'attitude de la famille envers les figures emblématiques de la lutte révolutionnaire. Tous les grands personnages inscrits dans mon panthéon personnel se sont consacrés à la lutte pour la libération de l'homme : Lénine, Staline, Gaitan - chef du Parti libéral de Colombie, Cipriano Castro - Président du Venezuela en 1899, nationaliste convaincu, Mao Zedong, Morazan - l'unificateur de l'Amérique centrale, Gustavo Machado - le chef légendaire du Parti communiste vénézuélien, Gamal Abdel Nasser, Fidel Castro, Che Guevara ... Et, bien sûr, mon père !

La vision du monde de mon père a influencé la formation de ma conscience politique, j'ai été élevé sur les exemples de la vie de grands personnages - les maîtres des pensées et les symboles de la lutte révolutionnaire aux XIXe et XXe siècles. Ces personnes ont été un modèle pour moi, car leurs plans et leurs actions ont dépassé la vie d'un seul pays et ont influencé le monde entier.

Je dois dire qu'à un certain moment je suis devenu un ardent anti-Nasser et, le seul de mes camarades feddayin, je n'ai pas pleuré sa mort en septembre 1970. Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris et apprécié toute la véritable grandeur de Gamal Abdel Nasser, qui a réussi à conquérir une place pour les Arabes dans l'histoire moderne, en en faisant des participants actifs.

Nous n'avons pas vu mon père pendant une trentaine d'années. Je lui reprochais naïvement sa réticence à participer réellement au processus révolutionnaire, mais il tenta en vain de me réconcilier avec certaines réalités politiques qui avaient depuis longtemps perdu leur halo romantique. Nous nous sommes éloignés l'un de l'autre, notre relation est devenue majoritairement « épistolaire », puis parfois nous nous sommes rencontrés en territoire neutre. Mais, malgré le temps et la distance, le lien entre nous est toujours resté fort, la relation était empreinte de chaleur et d'amour.

Mon père a toujours été, en toutes circonstances, très fier que j'aie choisi pour moi la voie d'un révolutionnaire professionnel et que je reste fidèle à la cause, même si je percevais la violence révolutionnaire comme quelque chose de purement théorique. Il était convaincu que la violence dans la perspective historique pouvait et devait prendre la forme de coups d'État et de putsch militaires destinés à détruire le système bourgeois. Je tiens à souligner que le choix en faveur de la lutte armée m'a été imposé par les circonstances, notamment la cruauté des ennemis de la révolution.

Je voulais certainement aller plus loin que mon père dans mon combat. Se débarrasser du passé, se séparer des idéaux et des idées établis dans la famille, est devenu pour moi l'un des principaux facteurs du choix de la voie - la voie de la protestation politique de toute une génération, reflétant les exigences et les humeurs du moment historique .

En tant qu'étudiant, j'excellais dans les sciences humaines - histoire, géographie, littérature et surtout psychologie. En juillet 1966, j'ai obtenu mon baccalauréat à Caracas. Arrivé à Londres en août de la même année 1966, un an plus tard, je suis devenu bachelier aux niveaux ordinaires du London University Board et, en 1968, j'ai réussi les examens des niveaux avancés.

Presque toutes mes soi-disant biographies (imprimées et orales) sont pleines d'erreurs, et certains des auteurs n'ont pas hésité à la fiction, j'estime donc nécessaire de décrire certains des tournants de ma vie, ce qui aidera les lecteurs comprendre mon parcours idéologique et spirituel de combattant pour la liberté et la dignité d'homme pour la révolution.

D'autres événements qui ont laissé une empreinte indélébile incluent la grève générale de 1952 - la réponse au putsch des militaires qui ont tenté d'annuler les élections à l'Assemblée constituante, le divorce de mes parents, le soulèvement populaire du 23 janvier 1958 contre la junte au pouvoir, la révolution cubaine, la guerre de libération nationale à Alger. Certains épisodes de nature plus personnelle ont également profondément marqué ma vie, notamment mon expulsion en novembre 1969 de l'organisation vénézuélienne des jeunes communistes, l'expulsion de l'Université d'amitié des peuples Patrice Lumumba de Moscou pour avoir refusé de retourner au bercail du Komsomol vénézuélien, et une liaison passionnée avec une femme devenue mère mon fils…

J'ai fait mon choix politique tôt. Déjà dans ma jeunesse, j'ai suivi les traces de mon père, même si finalement ce n'est pas la personne elle-même qui décide d'être révolutionnaire ou non - le choix est fait pour nous par la Révolution ! En janvier 1964, j'ai rejoint l'organisation secrète de la jeunesse communiste vénézuélienne. Ma confiance dans la justesse de la voie choisie a grandi tout au long de ma vie, et la déception associée à l'effondrement du système soviétique n'a fait que renforcer ma foi révolutionnaire.

En juin 1970, avec seize autres étudiants, j'ai été expulsé de l'Université Patrice Lumumba à la demande du Parti communiste du Venezuela. Quittant l'Union soviétique, en juillet de la même année, je suis arrivé à Beyrouth, d'où j'ai déménagé en Jordanie, où la période active de ma vie de combattant pour la cause de la libération du peuple palestinien dans les rangs du Front national pour la libération de la Palestine a commencé.

Je vous en dirai plus sur mon départ de Moscou, qui a joué un rôle décisif dans ma biographie de combat. Si le KGB avait réussi à me faire coopérer, je ne serais peut-être jamais devenu membre de la résistance palestinienne. Les voies du Seigneur sont impénétrables... En juillet 1970, un représentant officiel du FPLP me persuada de rencontrer l'un des pro-recteurs de l'UDN. Ce digne homme a demandé amicalement pourquoi mon frère Lénine et quinze autres étudiants vénézuéliens voulaient quitter l'URSS, déclarant qu'il n'y avait plus de problèmes pour prolonger notre séjour dans le pays. Les oreilles de l'omniprésent KGB sortaient de partout !

J'ai répondu qu'il était temps pour moi, en tant que vrai communiste, de passer de la théorie à la pratique. Puis le vice-recteur m'a demandé mon âge - « vingt ans » - et a terminé la conversation par la phrase suivante : « Vous connaissez bien l'adresse de l'université. Vous pouvez étudier avec nous jusqu'à trente-cinq ans, il vous suffit donc d'écrire au recteur - et vous recevrez immédiatement un visa et un billet, où que vous soyez ! Alors - en cinq minutes, avec une politesse à l'ancienne et une chaleur paternelle, dans un pur russe, brièvement et clairement, sans la moindre menace - absolument tout a été dit. Je tire mon chapeau au KGB !

A Moscou, d'ailleurs, j'ai été tenté non seulement par le Comité. Une de mes connaissances - un homme d'âge respectable, qui terminait ses études supérieures à Moscou - a entrepris de m'introduire dans la mafia "dorée". Lui, bien sûr, ne faisait confiance à personne, mais il voulait que je sois en contact avec un vieux juif (c'était une figure éminente dans le monde des voleurs de Moscou). A cette époque, les lingots d'or sur le marché noir de Moscou coûtaient douze fois plus en roubles qu'à Genève (bien sûr, en dollars !), et à Tachkent ce prix doublait ! Cette histoire n'avait pas de suite politique pour moi, mais ensuite je l'ai découvert - tout à fait par accident ! - que la plupart des membres du réseau "doré" étaient pro-sionistes.

J'ai mentionné ces épisodes de ma vie à Moscou, voulant faire comprendre à tous que déjà dans notre jeunesse, nous apprécions beaucoup notre indépendance et la défendons fermement. À l'avenir, j'ai toujours adhéré à la même position, et ni le GRU ni le KGB ne m'ont jamais mis d'obstacles, mais j'ai, pour ma part, toujours essayé d'éviter tout conflit avec ces organisations. Beaucoup au KGB ne me faisaient pas trop confiance, mais il y avait aussi ceux qui étaient ouvertement «pro-Karlos» - et dans les conversations privées, ils ne l'ont pas caché. La situation était la même dans les troupes frontalières subordonnées au KGB: les officiers ont plus d'une fois fait preuve de solidarité «internationale».

Le Soudan aurait livré à la France un mercenaire épuisé, alcoolique et peut-être même drogué. En fait, le système pénitentiaire français, embourbé dans ses propres contradictions, a un lion dans ses chaînes. J'ai peur que si j'étais libre aujourd'hui, je serais tué immédiatement sans aucun procès, ou peut-être kidnappé, me forçant à disparaître à jamais.

Aujourd'hui je suis prisonnier de l'Etat français qui ne respecte pas ses propres lois. La situation aurait pu être changée soit par une intervention

Venezuela, ou une action armée d'internationalistes patriotes. Je continue à m'opposer à la machine judiciaire et le fais par plaisir et pour des raisons de principe.

Depuis septembre 1994, presque immédiatement après mon arrivée en France, j'ai été plusieurs fois persuadé de fuir... Je pense qu'aucune explication particulière n'est nécessaire ! Fusils d'assaut AK-47, pistolets automatiques, explosifs, détonateurs et grenades... Ils ne m'ont rien proposé ! De quoi armer une dizaine de prisonniers Sante et tenter de percer. Des "messagers de la mort" auraient agi au nom du général algérien Smail Lamari. Ces tentatives semblaient absolument ridicules - tout le monde connaît l'efficacité féroce des services spéciaux algériens ! Les provocations se sont succédées, et la plus dangereuse a été entreprise le 26 décembre 2000 : on peut difficilement parler d'accident ou de coïncidence si des prisonniers « particulièrement dangereux » étaient assis dans les cellules adjacentes à la mienne (ils ont tenté de s'évader à plusieurs reprises , ont pris des otages, ont exigé de leur fournir un hélicoptère), ou des psychopathes, des obsédés sexuels, des personnes infectées par le sida, des pauvres désespérés, prêts à tout pour éviter la perpétuité.

Je tiens à dire d'emblée et sans équivoque : je n'essaierai jamais, en aucun cas, de m'enfuir, même si les politiciens veulent « m'aider ». Je n'ai pas le droit, par égoïsme personnel, de tomber vivant entre les mains de l'ennemi et de parler. Le monde entier sait comment les « experts » des services de renseignement américains traitent aujourd'hui les prisonniers de guerre à la base de Guantanamo Bay. J'étais et je reste un combattant révolutionnaire, et aujourd'hui la révolution parle la langue du Coran...

Je me suis converti à l'islam début octobre 1975, au camp d'entraînement du Mouvement de libération de la Palestine au Yémen près de Haar dans la province d'Abiyan. Je m'en souviens si clairement, comme si c'était hier et pas il y a vingt-sept ans. Je me préparais au rite parmi mes camarades combattants - les Arabes, que je devais commander lors d'une dangereuse opération militaire en Afrique de l'Ouest. Ils étaient tous musulmans et m'ont demandé de partager leur foi, afin que - en cas de mort au combat - je les conduise au Paradis. La fraternité d'armes est devenue l'une des principales - profondes - raisons de me convertir à l'islam, ce qui a joué un rôle décisif dans mon destin. L'inévitabilité de l'éternel compagnon d'un guerrier - la mort - ne m'effrayait pas. Je l'ai perçu comme quelque chose de naturel, sans mélancolie ni désespoir, car les accidents sont inévitables dans une guerre révolutionnaire menée par tout combattant idéologique professionnel.

J'ai pris la cérémonie d'initiation ce jour-là presque à la légère, poussé plus par la camaraderie que par une réflexion mûre. Mais ensuite, dans ma vie, il y a eu une rencontre avec un voyant courageux, le mollah iranien Abu Akram - il était proche des moudjahidines iraniens (plus tard, ils ont dû se cacher en Irak). Aujourd'hui, ces personnes sont obligées de faire preuve d'une extrême prudence - les Américains les ont qualifiés de terroristes. Abu Akram était dans ma subordination, ce qui ne l'a pas empêché de nous réprimander pour frivolité. Dans un arabe riche et fleuri - n'oubliez pas qu'il était Iranien, c'est-à-dire non-Arabe - Abu Akram nous a donné de nombreuses explications et commentaires théologiques, après quoi il nous a fait relire la Fatiha - vœu de foi, cette fois en pleine conscience de l'importance de ce qui se passait. Ainsi j'ai effectué deux fois le rituel de conversion, et cela a donné lieu à un long cheminement de maturation morale et spirituelle. Ce chemin n'est pas terminé, et je n'ai pas l'intention de l'éteindre. Je veux réfuter certains biographes qui prétendent que je me suis converti à l'islam en Algérie : il n'y avait aucune composante religieuse dans mes relations avec le gouvernement de ce pays, malgré mon amitié étroite avec Abdelaziz Bouteflika (je n'ai jamais été dans aucune mosquée algérienne).

Je ne suis pas un "guerrier d'Allah" dans le vrai sens du terme - ma foi manque de mysticisme. Je suis musulman, mais mon combat est plus politique que religieux. Je constate que, contrairement à la tradition bolchevique, je n'ai jamais traité le marxisme comme une religion. Ma relation avec le communisme est de nature intellectuelle et rationnelle. Mon choix politique était fondé sur la raison, et non sur une passion idéaliste, comme celle d'un père mystique, presque fanatique. Il reçut sa première éducation au Venezuela, dans un petit séminaire des Pères eudistes, où l'enseignement était dispensé en français, et son père garda le meilleur souvenir des enseignants. Ayant perdu la foi en Dieu, il l'a en quelque sorte transposée à Marx et à Lénine.

Quant à mon « incrédulité » dans le dogme politique, c'était sans doute une réaction à l'extrémisme spirituel de mon père ; sa profonde religiosité n'a eu pratiquement aucun effet sur mon futur développement spirituel et ma conversion religieuse. Ma relation avec le marxisme n'a jamais été dogmatique ou religieuse, et qu'on ne pense pas que j'ai mécaniquement remplacé la « religion » matérialiste par la foi musulmane.

Le concept de « religion politique » n'est pas pleinement applicable au marxisme : s'il a suscité des fanatismes de tous bords, il n'avait initialement rien de confessionnel ou d'eschatologique. On peut mourir ou être tué pour n'importe quelle cause - la plus juste et infiniment odieuse - et en cela il n'y aura ni dépassement de soi, ni présence tangible de Dieu.

J'ai maîtrisé le marxisme à partir de positions critiques; tout vrai communiste aurait dû agir ainsi, car la théorie est une substance vivante qu'il ne faut jamais laisser se figer. La théorie se développe, vit, change. Sinon, tout est instantanément réduit à des dogmes solennels, puis la pensée, la dévotion aux idéaux et la volonté d'action révolutionnaire meurent.

Il n'y a pas de développement sans critique, mais si le matérialisme perd sa place dans la perspective historique, alors le matérialisme dialectique comme méthode d'analyse et de recherche est toujours d'actualité. Qui parmi les détracteurs les plus ardents osera prétendre qu'il ne le prend pas en compte ? Le communisme est toujours vivant dans

Chine, Vietnam, Corée du Nord, Cuba, Laos et Cambodge, elle a infiltré toute la culture occidentale, changé la vision du monde et de la société depuis de nombreuses générations.

L'un des plus grands mérites de Marx est d'avoir révélé toute la fécondité de la dialectique comme méthode de connaissance, déjà utilisée par les grands matérialistes de l'Antiquité. Mais seul Marx a fait de la dialectique un instrument d'analyse et de développement social. Pour Hegel, la dialectique était un outil de connaissance de la théorie, tandis que Marx a réussi à en faire une méthode d'analyse de la réalité sociale.

J'ai été étonné de constater que beaucoup, sinon la totalité, des dirigeants du Parti communiste au pouvoir à la fin des années 1980 ont fait du marxisme-léninisme un outil politique auxiliaire. L'idéologie du marxisme, utilisant le "langage du chêne" dogmatique, visait un seul objectif - assurer le pouvoir de la caste bureaucratique de la nomenklatura et justifier son opportunisme politique. Le marxisme-léninisme est devenu un outil pratique entre les mains de gens qui ont depuis longtemps perdu leurs idéaux révolutionnaires (s'ils en ont jamais eu !).

A ce stade, la doctrine marxiste était une formulation idéologique du pouvoir dont le seul but était l'auto-préservation, le désir d'assurer la continuité, et rien de plus. Les dirigeants communistes ont cessé d'être les conducteurs des idéaux marxistes, mais le marxisme leur a donné une baguette magique avec laquelle ils ont manipulé les masses, dirigeant l'énergie populaire pour mettre en œuvre de fausses théories. Les apparatchiks avaient entre leurs mains le pouvoir que les dirigeants n'avaient qu'à l'aube de l'histoire humaine. Et à quoi servaient-ils ?

C'était la perte des idéaux et de la foi en un avenir juste, la trahison des espoirs d'énormes masses de gens, une tromperie franche et non déguisée qui, à mon avis, est devenue ces récifs sous-marins dans lesquels les régimes communistes se sont heurtés. Les Américains, bien sûr, sont beaucoup plus heureux de penser que le monde doit la chute du mur de Berlin à la supériorité de leur vision stratégique, le piège afghan et SDI, le fameux plan "Star Wars". Tout cela mis ensemble a sapé l'économie volontariste et artificielle du camp socialiste, qui était à bout de souffle, incapable de supporter les coûts de la guerre en Afghanistan ou la concurrence avec les dernières technologies américaines.

Photo père de prison

Mais les "analystes", à mon avis, ont perdu de vue les causes sous-jacentes de l'effondrement du système soviétique - je parle du rejet de l'idée de la révolution permanente (en tant qu'idée et en tant que véritable action), qui pendant de nombreuses années ont alimenté l'élan révolutionnaire de toute la société soviétique. Le monde de l'égalité et de la justice est un monde qui doit être créé et amélioré de manière créative, en évitant les schémas.

Le matérialisme dialectique - s'il est utilisé consciemment, sans mauvaise rhétorique, à partir de positions très critiques - peut être infiniment productif en tant que méthode. Il s'agit de la nécessité de constater honnêtement et pragmatiquement toutes les erreurs et impasses du matérialisme historique - un système qui se prétendait inclusif, qui ne pouvait ni tout expliquer ni tout prévoir. Si vous combinez cette approche avec la lumière de la foi, vous aurez entre les mains une arme puissante, très efficace dans la bataille pour la justice...

Cette méthode théorique et scientifique peut aller de pair avec la grande bataille pour la culture spirituelle. Rien n'est fixé une fois pour toutes, il faut lutter encore et encore pour soi-même, tout en participant à l'amélioration révolutionnaire de la société : ce n'est qu'ainsi qu'une personne peut sortir du cocon de son propre égoïsme, renoncer à la désir meurtrier de conquérir et de supprimer les autres.

Surmonter les erreurs de Marx dans la doctrine léniniste, d'une part, et l'utilisation de la dialectique comme méthode d'analyse scientifique, couplée à une vie spirituelle juste, d'autre part, est la recette pour qu'une personne accomplisse son propre destin, du moins la mienne.

L'homme moderne s'est aussi convaincu qu'il peut se passer de Dieu, de cette composante inutile de l'être ! Il a une stupidité incroyable pour déclarer qu'il contrôle son propre destin et ne doit son propre succès qu'à lui-même ! Tout cela, bien sûr, est une pure absurdité. La foi est l'acte suprême de développement, et non l'inverse. Cependant, ce n'est qu'ici, en Europe, que l'athéisme a acquis des formes militantes aussi arrogantes. Les Américains - au moins ils essaient de couvrir leurs bas objectifs avec la Bible ...

Dieu est une expérience vivante, concrète et même matérielle. Dieu n'est pas une abstraction, pas un esprit, un croyant en est convaincu chaque jour. L'Occident, à son malheur, a oublié cette vérité, il ne se souvient pas que les deux ordres - le naturel et le divin - sont un et le même. Casser l'un, c'est casser l'autre. Est-il possible d'enfreindre les lois physiques en toute impunité ?

Ma conversion à l'islam n'a pas eu d'effet immédiat et immédiat sur mes habitudes de vie, notamment mon alimentation. L'idée du péché est pour moi séparée de la compréhension originelle du mal, la connaissance de ce dernier va de pair avec l'acquisition de l'expérience de la vie humaine. Le mal a un côté « ontologique », il est présent dans le monde, il agit, exerçant une influence matérielle et spirituelle tangible sur les gens. Le péché est une autre affaire, il lui manque l'aspect de l'absolu. Vous le découvrez très souvent après coup, en éprouvant instantanément un remords de conscience.

Passant le chemin du développement spirituel, j'ai pris de plus en plus conscience de la nature transcendantale de mes propres actions et j'ai pris l'habitude de crier silencieusement vers le Seigneur, en disant des prières d'action de grâce : j'ai demandé à Dieu de me montrer le chemin, de me protéger et d'éclairer moi. En prison, je suis obligé de m'abstenir d'alcool, mais cela ne me déprime pas du tout. Je déteste boire. L'habitude de boire du vin aux repas était pour moi plutôt un rituel « culturel » enraciné dans les pays latino-américains.

Ma vision du monde et des forces qui y travaillaient n'a pas beaucoup changé après l'adoption de l'Islam, elle s'est simplifiée car j'ai trouvé des réponses logiques et solides à mes propres questions et aux questions des autres dans le Coran et la foi. La foi a renforcé ma conviction et mon esprit combatif. Je me bats contre les forces actives matérielles et immatérielles, contre les personnes et les idées, contre les institutions, même si mon combat est de nature intellectuelle. Je crois que les pionniers doivent pouvoir transmettre leur expérience à ceux que la vie enverra demain en première ligne... Nous devons leur montrer le chemin de la Foi, de la justice et du combat pour la vérité, sachant à quel point le chemin vers le Tout-Puissant est difficile ...

Aujourd'hui, je ris de ce manichéisme anti-religieux qui, avant de se tourner vers le Principe Divin, m'a inspiré moi et mes camarades. Ensuite, j'ai noté à plusieurs reprises pour moi-même l'importance du rôle joué dans la libération nationale et les batailles révolutionnaires par les soldats du clergé. Dans le contexte de la résistance palestinienne, le rôle de la religion ne cesse d'augmenter. J'ai été frappé par la conviction des feddayin et j'ai été imprégné de leur foi. Je ris de la lutte absurde contre Dieu, contre l'idée même que dans ce bas monde il puisse y avoir Quelque chose qui dépasse notre entendement et est inaccessible à notre imagination. Le préjugé malveillant et insensé, que de nombreux défenseurs de la révolution prolétarienne brandissaient comme des étendards, était alors à la mode. J'étais dans une impasse - maintenant je le comprends, grâce au Ciel, j'ai trouvé une issue, et mon nouveau - non, mis à jour ! - La foi n'a fait que confirmer les anciens engagements envers la Révolution et le nouvel ordre humain, soumis au plan divin.

La foi m'a apporté une aide inestimable pour comprendre la combinaison des facteurs psychologiques et sociologiques dans les relations humaines et l'importance du facteur religieux dans le développement historique passé, présent et futur. Le but de l'histoire est de prévoir ; dans l'analyse rétrospective, la prospective prospective est importante. C'est une vérité banale, mais il est utile de s'en souvenir de temps en temps. Il me permet de décrypter la nature des affrontements internes et interétatiques dans les pays dits du Sud.

Comment comprendre les conflits et les affrontements d'aujourd'hui exclusivement à partir de positions matérialistes ? Maintenant que l'embargo de 12 ans a été levé, les gribouilleurs de journalistes ont soudainement réalisé, comme par magie, à quel point le facteur pétrole est important pour expliquer la crise actuelle et la politique américaine.

La maîtrise des ressources énergétiques est un paramètre déterminant, mais pas le seul, loin d'être le seul. Il serait étrange et contre nature d'aller par cycles dans un aspect - certes dominant, mais qui n'est qu'une partie de l'ensemble, en essayant d'expliquer la complexité de la situation au public, qui ne comprend absolument rien à la géopolitique.

Ce sont soit des ânes naïfs, soit - et cette version me semble la plus plausible - ils répètent, comme des chiens fidèles, ce que la voix de son maître trompette. Pédaler la composante pétrolière du conflit revient à obscurcir d'autres aspects non moins - sinon plus - importants de la guerre en cours. Le sort de la Palestine est également en jeu, mais en Occident seuls quelques initiés le comprennent, tous les autres - les médias et leurs clients - ne se posent même pas cette question.

Les huit ans d'emprisonnement ne m'ont pas changé d'un iota - j'étais et je reste un révolutionnaire et un communiste. Je me battrai de toutes les manières possibles pour libérer le monde de l'exploitation impérialiste et la Palestine de l'occupation sioniste. Croyez-le ou non, ce ne sont pas les rêves d'un idéaliste devenu fou et non la vantardise du premier.

L'antimondialisme d'aujourd'hui est plus fort que toutes les différences politiques et idéologiques actuelles et passées. A l'ordre du jour, la question de la survie de l'espèce humaine : si nous continuons à détruire la planète au même rythme que nous le faisons actuellement pour les besoins de l'impérialiste Moloch, alors très bientôt nous reviendrons aux temps primitifs et enfin courir sauvage. Lutter contre l'impérialisme signifie lutter pour l'homme et la civilisation, et non pour une seule religion.

Je crois que le pouvoir spirituel profond de l'islam nous aide à revenir à une relation naturelle et en même temps transmise avec la communauté humaine et la nature. Il semble que Malraux ait écrit que "le 21e siècle sera le siècle des religions, ou il n'existera pas du tout". Toutes les personnes raisonnables devraient réaliser à quel point le défi qui nous est lancé est sérieux, car l'avenir s'annonce loin d'être sans nuages ​​- malgré toute la démagogie sans bornes des dirigeants qui prêchent la paix au nom de la facilité des guerres. Des nuages ​​d'orage ont déjà couvert le ciel au-dessus des têtes des « démocraties ». La grande Amérique, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, vole la planète entière. « Big Sister America » est déjà en marche, sa machine de guerre est déboguée. Pensez-vous qu'il est possible de l'arrêter ? Quant à moi, je sais quel est mon devoir, mais je ne prendrai pas les armes ! Les années ont passé, les conditions de la lutte ont changé. Reste le combat politique, que je n'abandonnerai en aucun cas.

Je dois avouer que j'ai du mépris pour l'impureté morale et les bas sentiments de certaines personnes avec lesquelles je dois m'associer contre mon gré. Juger les vices de la société ? Cela ne signifie pas condamner ceux qui y sont soumis. Tous deviennent tôt ou tard victimes de leurs propres faiblesses. Certains sont plus coupables que d'autres, et il ne saurait être question d'une complète absolution des péchés, cela ressemblerait à une vile connivence. Peut-être que huit années de poursuites et un isolement complet du monde expliquent en partie le manque d'impartialité de mes appréciations. Cependant, je ne ressens pas beaucoup d'amertume non plus, ma foi est trop forte et profonde et, aussi paradoxale que cela puisse paraître, cela me rend libre.

J'ai été marié trois fois et j'ai épousé Isabelle Kutan, Magdalena Kopp, et aussi Lana Harrar sous la charia. Ma femme palestinienne a pris sur elle de m'apprendre à prier et m'a regardé avec une douceur tendre pendant que j'accomplissais les rites. Sa mère m'a expliqué exactement comment s'abstenir de manger - ce n'est pas très différent du jeûne, oublié par les catholiques. Pendant le Ramadan, les musulmans doivent respecter strictement toutes les règles, la loi ne tolère pas le rapprochement. L'islam est exigeant, mais quand une personne va à Dieu, on lui demande beaucoup et elle doit donner encore plus.

J'ai le plus grand respect pour mes devoirs en tant que mari et chef de famille, faisant des droits des femmes la partie la plus importante de la vie. Contrairement à la conception absurde, voire caricaturale, de la position des femmes musulmanes qui s'est développée en Occident, leurs droits sont reflétés dans la loi spirituelle. N'importe qui en Afghanistan vous dira que l'établissement des tribunaux de la charia - des tribunaux où ils jugent selon la charia - a apporté au pays des lois jusque-là inconnues de nushtuwali, le code tribal de la nation titulaire - les Pachtounes.

Tout le monde, bien sûr, se souvient du spectacle de l'exécution de femmes au stade de Kaboul - la propagande militaire ennemie a diffusé l'image dans le monde entier, provoquant un déchaînement de l'opinion publique. L'anglo-américain Peter Bergen de CNN, qui a rencontré le cheikh Oussama ben Laden fin 1999, a été contraint d'admettre que les terrains de football en Afghanistan ne sont que des terrains de sport, rien de plus. Les exécutions publiques sous les talibans ont eu lieu dans des cas exceptionnels, de sorte que seuls les crimes les plus graves ont été punis. C'est à peu près tout pour une raison que personne n'a dit au monde.

C'est aussi « par hasard » que personne n'a prêté attention aux chiffres rendus publics par l'organisation Amnesty International. Je me demande si quelqu'un a comparé le nombre de personnes exécutées en Afghanistan et en Amérique ? La comparaison ne serait pas en faveur de ce dernier. Personne là-bas n'a agi par ignorance ou par innocence. La guerre était programmée, il fallait non seulement que l'opinion publique y consente, mais que les gens veuillent être contraints d'exiger le début des hostilités. Un an après la chute de Kaboul, la situation des Afghans n'a pas changé d'un grain, malgré la formation d'un gouvernement fantoche : l'Occident ne pouvait pas permettre que le chaos qui s'ensuivit soit associé à la soi-disant libération de l'Afghanistan.

Je tiens à souligner qu'aucune loi votée dans vos merveilleux États "démocratiques" à l'instigation des féministes n'est capable de protéger les épouses malheureuses des abus des mauvais maris. Quant à la position d'une femme et son respect, on peut en parler longtemps ! Je ne sais pas ce qui est pire pour les femmes : porter des vêtements aveugles, respecter la loi musulmane, les protéger des désirs criminels des hommes, ou voir le corps féminin exposé sans aucune honte et respect de tous, comme un morceau de viande sur le comptoir, au nom du culte dégoûtant de l'achat-vente.

Ma mère, Doña Elba, est catholique croyante et paroissienne de l'Église catholique romaine apostolique. J'ai nommé ma plus jeune fille Elba Rosa, d'après ses grands-mères. En devenant musulman, j'ai pu surmonter mon hostilité envers l'Église catholique. L'amour pour Jésus et sa Mère, la Bienheureuse Vierge Marie, est né dans mon cœur (très souvent, les gens ne savent pas que les musulmans pieux vénèrent à la fois le Fils et la Mère). Il existe toute une littérature islamique religieuse sur la Vierge Marie et sa maison près d'Ephèse en Turquie : une partie a été transformée en mosquée, et les femmes musulmanes viennent y prier la Sainte Vierge.

Avec sa mère à Londres (1969)

Les désaccords théologiques qui existent aujourd'hui entre l'islam et le christianisme sont certainement très graves, et il ne sera pas possible de les surmonter avant très longtemps. Le seul fait indéniable est que nous croyons tous en un seul Dieu. Pour le Seigneur, chaque personne est unique, et tous les vrais croyants - qu'ils soient musulmans, chrétiens ou juifs - forment une seule communauté, bien sûr, s'ils respectent l'Alliance ! En fin de compte, je suis absolument convaincu que tous ceux qui sont attachés aux Saintes Écritures sont appelés à s'unir. C'est notre destin, c'est notre destin. Aujourd'hui, nous allons de différentes manières, mais nous avons un objectif.

Je condamne très sévèrement le déclin moral et spirituel des soi-disant "démocraties" - impuissantes, mourantes, incapables de se contrôler, confuses, vicieuses et corrompues par un excès de richesse matérielle. Esclaves des plaisirs vils, elles se livrent sans vergogne à des excès sexuels, nourrissant leur cerveau d'images d'une cruauté inimaginable, ce que le pape Jean-Paul II appelle « la culture de la mort ». Vous êtes tellement fou que vous permettez à vos enfants d'absorber toutes ces infamies télévisées tous les soirs. Votre société ne s'est pas trop éloignée du Brave New World décrit par Aldous Huxley dans les années 1930, même si vous êtes peut-être un peu moins inhumain. L'infantilisme inévitable du socialisme mourant est mieux montré dans les émissions publiques rivalisant de bêtise. Je ne suis pas trop pessimiste. Beaucoup, sans se l'avouer, arrivent peu à peu aux mêmes conclusions.

Mettons les points sur les i : je suis bien sûr de la dégénérescence et du déclin des sociétés occidentales, mais je n'ai ni amertume ni haine. La conversion à l'Islam m'a aidé à me débarrasser des jugements hâtifs, a rendu mes sentiments simples et clairs. Je ne fais que déclarer et me lamenter. Je suis conscient de l'énormité de la tâche qui m'attend. La foi a rendu ma vision de la réalité environnante plus nette, mais aussi plus fondée sur des principes et plus douce, ce qui, cependant, n'a rien à voir avec la tolérance ou la connivence ; la ligne qui sépare ces phénomènes de la complicité - active ou passive - est presque invisible.

La tolérance me semble une notion suspecte, elle a trop, d'une part, d'indifférence, et d'autre part, une tendance à l'introspection. Être tolérant signifie sympathiser, partager la souffrance et la confusion générées par un monde contre nature et inhumain. La foi m'a aidé à comprendre, découvrir et ressentir l'essentiel : la fracture monstrueuse qui frappe les pays modernes a une origine spirituelle et morale, les sociétés sont contrôlées par une minorité corrompue qui n'a ni honte ni conscience. Mais après tout, sans l'étoile directrice de la Foi et de la morale, toute entreprise échoue, toute personne s'égare. Les mots sur l'errance dans l'obscurité ne sont pas une image ou une figure de style - c'est une réalité concrète et momentanée que chaque personne peut expérimenter par elle-même jusqu'à ce qu'elle trouve le chemin de la lumière et de la vérité en Dieu.

Le fléau moral de l'Occident a également frappé les ruines du socialisme. J'ai déjà expliqué l'effondrement de l'Union soviétique par la décadence morale de la majorité de ses élites (le poisson pourrit par la tête !), perdant peu à peu tout intérêt pour la Révolution. Au fil des ans, les idées de la Révolution et du socialisme sont devenues pour la caste bureaucratique, qui valorise son pouvoir et ses privilèges, de simples clichés idéologiques servant à tromper la société. L'effondrement du camp socialiste, la transition de l'économie de l'ex-Union soviétique vers une économie de marché, la subordination de toute vie aux intérêts de l'achat et de la vente ont complètement et irrévocablement changé la vie des pays que l'Union soviétique avait défendus pendant longtemps, tout en sapant leurs fondements. Les dirigeants des pays du soi-disant camp socialiste n'ont pas eu assez de temps pour développer une immunité contre le capitalisme "sauvage" et ses conséquences - "l'ultra-libéralisme". Dans les États occidentaux modernes, il existe (ou se forme) des poches de résistance aux conséquences négatives du développement post-soviétique de la Russie et des pays d'Europe de l'Est.

Les peuples de l'ancien empire soviétique ont payé un lourd tribut à l'« ouverture » de la modernisation politique et économique. Combien de jeunes femmes des États nouvellement formés se sont rendues dans l'Ouest méditerranéen et les pays du Golfe pour s'y prostituer, au grand bonheur des nababs des principautés pétrolières ? Des pétrodollars pour des courtisanes du pétrole... et pourtant ces hypocrites punissent avec extase leurs femmes selon la charia dépassée et cruelle, et les organisations humanitaires américaines en parlent rarement à tue-tête - après tout, nous parlons de leurs alliés. Une telle application devrait être immédiatement abolie, car elle donne une image déformée de l'Islam.

J'étais et je reste un révolutionnaire professionnel, un soldat, un combattant au sens léniniste du terme. La révolution n'aurait tout simplement pas pu avoir lieu sans son avant-garde - les combattants qui la planifient, la préparent et la lancent. J'ai mené les batailles à la fois sur le terrain, à la tête de groupes de sabotage aéroportés, et depuis le quartier général opérationnel. Néanmoins, par essence, je suis plutôt un politicien et un organisateur, et je considère que l'analyse de la corrélation entre les forces armées stratégiques et tactiques, opportunistes et permanentes est la meilleure méthode pour déterminer l'opportunité et les caractéristiques de l'action révolutionnaire, sa portée et nature, jusqu'à l'action armée.

Théoriser est inversement proportionnel à l'intensité de la lutte réelle et au niveau d'implication des masses dans celle-ci, cependant, un rejet complet de celle-ci est impossible - sinon le sens et les objectifs ultimes de la lutte seront perdus. Il est nécessaire d'ajuster en permanence le vecteur d'actions, en fonction d'objectifs tactiques et stratégiques à court, moyen et long terme. De même qu'un croyant revient chaque jour aux Saintes Écritures et qu'un prêtre lit chaque jour un bréviaire, de même un homme politique doit constamment ajuster ses actions en fonction de ses objectifs. L'analyse a posteriori de diverses situations et événements sous-tend les activités de tout politicien, chef militaire et révolutionnaire qui planifie la suite des événements.

A l'âge de quatorze ans, j'ai consacré ma vie à la Révolution. En janvier 1964, il adhère au Parti communiste, mais évite heureusement la tentation de devenir fonctionnaire et continue d'être un communiste et un révolutionnaire inflexible. C'est peut-être cette attitude intransigeante qui irrite le plus mes adversaires. Quand j'avais vingt ans, des événements se sont produits qui ont radicalement changé ma vie et déterminé mon destin futur : la Révolution mondiale et la lutte du peuple palestinien se sont confondues dans mon esprit. J'avoue que mon choix politique et mon lien spirituel étroit avec la Palestine se sont encore renforcés après ma rencontre avec Lana Harrar.

La lutte est pour moi synonyme de sacrifice de soi au nom de la cause choisie. Converti à l'islam en octobre 1975, je ne suis devenu ni un mystique ni un saint. J'essaie juste de trouver la lumière de la Foi et de ne pas faiblir dans les dures épreuves de la vie, en communiquant avec Dieu directement, sans intermédiaires.

Mes idéaux communistes ont résisté à toutes les peines et tourments de la vie, ils ne contredisent en rien la foi en un Dieu unique. La foi a enrichi et élargi ma vision du monde, donnant des raisons supplémentaires et très bonnes de ne pas reculer des positions choisies. La foi m'a non seulement confirmé dans la justesse de la cause à laquelle j'ai consacré ma vie, mais m'a également aidé à corriger de nombreuses erreurs et à abandonner les évaluations incorrectes et les illusions. L'islam a renforcé mes vues révolutionnaires, il les a nettoyées, leur donnant en même temps un nouveau - sublime - sens.

Aujourd'hui, mon isolement prend fin - il a duré huit ans et 63 jours, à compter d'août 1994, lorsque le gouvernement soudanais, soudoyé avec des pétrodollars américains, m'a donné DST.

Par isolement, j'entends l'absence totale de tout contact avec les gens - même avec les prisonniers de ma propre prison ! La position de l'administration française indique clairement qu'elle ne me traite pas comme un "terroriste", mais comme un prisonnier politique, dont, si possible, il serait bon de se débarrasser. Je pense que je suis le seul détenu dans les prisons françaises aujourd'hui qui n'a pas le droit de visite. La mesquinerie de la justice et de l'administration pénitentiaire fait qu'il m'est interdit d'apprendre le français - le dictionnaire reste mon seul manuel.

De quoi ont-ils peur? Que je peux parler leur langue et bien parler ? Pourquoi mettrais-je les juges dans l'embarras en tenant des propos en français qui leur sont désagréables, en pointant des lacunes dans les dossiers, en exposant des lacunes dans le travail des enquêteurs ? De quoi ont-ils si peur ? Que je ferai des déclarations qui compromettraient les pouvoirs en place ou exposeraient l'incohérence du système judiciaire aux yeux de tous ? Que mes arguments ne laisseront pas pierre sur pierre le système établi des vues idéologiques des respectables petits bourgeois - ces rouages ​​de la machine d'État, qui, vêtus de robes judiciaires, se permettent de piétiner les lois qu'ils ont écrites ? Ou peut-être ont-ils peur que des contradictions aussi évidentes et flagrantes leur rappellent leur propre incompétence et leur inutilité ? Ces avocats violent le processus judiciaire, enfreignent mes droits, craignant que j'utilise ma langue comme une arme pour défendre les droits d'un prisonnier politique et dénoncer leur système, et même donner un mauvais exemple révolutionnaire islamique aux autres.

Pour moi, la prison est aussi une tradition familiale dont je suis fier. J'appartiens à la quatrième génération de Ramirez et Sanchez qui ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir défendu une cause juste, guidée par des idéaux politiques. N'oublions pas que le choix des armes pour nous, combattants révolutionnaires, a été imposé par l'ennemi, par la disproportion des forces en présence. On parle aujourd'hui de conflits « asymétriques », ce qui s'explique par la situation internationale instable et explosive, caractéristique des années « chaudes » de la guerre froide.

Aujourd'hui je suis un otage politique, remis aux autorités laïques le 15 août 1994, sur le terrain d'aviation de l'aéroport de Villacoublay. Personne ne me convaincra que les gens qui ont organisé mon « retrait » du Soudan, qui savent parfaitement dans quelle boue les politiciens se vautrent et combien de crimes ont été commis au nom de la « liberté » et des valeurs dites « démocratiques », ne me fera pas ça, comment fait la médiacratie, nourrissant l'opinion publique de descriptions de sacrifices expiatoires et en profitant volontiers ! Malheur aux malheureux qui ont osé aller à l'encontre des intérêts de l'État - telle est la loi qui régit la société occidentale, mais je rejette cette loi.

Les prisons françaises sont loin d'être un lieu de villégiature. Ce qui me manque le plus ici, c'est la chaleur de la communication humaine, la possibilité d'échanger un mot avec quelqu'un. Je lis les quotidiens, les livres sur nos luttes et j'écris sur la table en plastique bancale qui a remplacé la vieille table en bois qui m'a servi pendant les six premières années de mon emprisonnement. A Paris, j'écoutais Radio Orient, regardais les informations, passant d'émission en émission (l'administration pénitentiaire me facture une redevance mensuelle pour la télévision d'un dixième de son coût).

tranquillisants - sinon ils ne pourront supporter ni une existence misérable sans idéal, sans perspective, sans espoir, ni eux-mêmes.

Je suis en prison, mais mon esprit et mon âme sont libres. La prison est l'épreuve décisive dans l'accomplissement de mon destin. Dans un certain sens, moi, prisonnier, je suis plus libre que beaucoup, beaucoup de gens vivant en liberté : ces esclaves de faux besoins sont gorgés de tranquillisants tous les soirs - sinon ils ne supportent pas non plus une existence misérable sans idéal, sans perspective, sans espoir , ou eux-mêmes.

La prison m'a donné le dernier grand amour, me dotant d'une richesse surnaturelle. Beaucoup peuvent envier une telle chance. Je vis cet amour, espérant farouchement revenir au plus vite sur la terre de mes ancêtres, au Venezuela. Mais je pourrais aussi vivre au Liban - j'aime ce pays et ses habitants. Je dis "vivre" car je ne me suis jamais senti exilé nulle part, ni au Soudan, ni derrière les murs gris et ternes des prisons de la Santé et de Saint-Maur, où l'on essaie de m'isoler encore plus du monde extérieur...

Pourquoi Isabelle ? Pourquoi moi? Aujourd'hui, la loi du Coran, les préceptes de la Sunnah et le Prophète Muhammad nous ont liés jusqu'à la fin des temps. Que dire d'un tel amour - sublime, désintéressé, honnête ? C'est un miracle et un mystère. Pas un seul instant une stupide vanité ne m'a fait croire que je ne devais notre rencontre qu'à mes propres mérites, car je crois en Dieu, et Lui seul met nos destinées sur la carte de la vie. Je reste un optimiste incorrigible, car les idéaux et la Foi, fusionnés, me guident dans la vie. Tôt ou tard je sortirai de prison, j'en suis convaincu, même si, devenu libre, je me tais à jamais. J'ai fini d'écrire Memories en novembre 1992 à Amman. Si Allah le veut, ils verront la lumière dans vingt ans - en tout cas après ma mort.

Je me soumets à la volonté du Tout-Puissant. Louange à Allah!

Ilyich Ramirez Sanchez - Connu sous le nom de "Carlos le chacal". Terroriste international. Il a mené des opérations terroristes dans l'intérêt du Front populaire de libération de la Palestine, des Brigades rouges, de l'organisation colombienne M-19, de l'Armée rouge japonaise, de l'ETA, de l'OLP, du NLF de Turquie.

Ramirez Sanchez est né le 12 octobre 1949 au Venezuela. Son père, étant communiste, l'a nommé d'après Vladimir Ilitch Lénine (les deux autres fils s'appellent Vladimir et Lénine).

Il a reçu son pseudonyme "Carlos" en 1970, alors qu'il suivait une formation dans un camp terroriste en Palestine.

Après le divorce de ses parents, il déménage avec sa mère à Londres et entre à la London School of Economics.

Puis il a étudié à l'Université de l'Amitié des Peuples à Moscou. On rapporte que c'est là qu'il a appris l'existence du conflit palestino-israélien. En 1970, il est expulsé pour activités subversives. On pense que cette déduction était une couverture avant qu'il ne soit envoyé à l'opération sur les instructions du KGB.

En juillet 1970, Carlos s'est rendu au Liban, où il a rejoint le Front populaire de libération de la Palestine à Beyrouth. De là, il a été envoyé dans un camp d'entraînement pour l'entraînement au combat. C'est ici qu'il a obtenu son surnom "Carlos" pour son héritage hispanique.

Il a reçu la deuxième partie du surnom de "Chacal" des journalistes, après que le roman de Frederick Forsyth "Le Jour du Chacal" ait été retrouvé dans sa chambre d'hôtel au moment de la perquisition.

Il a pris une part active aux combats contre les forces armées jordaniennes, gagnant une bonne réputation.

En 1973, il a tenté sans succès d'assassiner un homme d'affaires juif et vice-président de la Fédération sioniste de Grande-Bretagne, Edward Sheaf, à Londres. Après cela, il a commis plusieurs attentats terroristes - attentats contre la banque Apoalim, trois journaux français utilisant des voitures avec des explosifs, deux attentats à la grenade infructueux contre des avions El Al à l'aéroport de Paris-Orly et un restaurant parisien où 2 personnes sont mortes.

En 1975, il a abattu deux policiers qui tentaient de l'arrêter et a été contraint de fuir au Liban, où il s'est converti à l'islam. L'attaque terroriste la plus célèbre de Carlos a été la prise d'otages contre le siège de l'OPEP à Vienne.

Prenant 42 personnes en otage, Carlos a pris un avion dans lequel, avec des complices, ils se sont envolés pour Bagdad, puis pour Tripoli, puis pour l'Algérie.

En 1994, le Soudan a extradé Carlos aux autorités françaises, qui ont demandé son extradition pour les meurtres commis au début des années 1970.

En décembre 1997, Carlos a été condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de trois personnes à Paris en 1975, dont deux agents des forces de l'ordre.

En décembre 2011, un tribunal français a prononcé une deuxième peine d'emprisonnement à perpétuité contre Carlos pour avoir organisé quatre attentats à la bombe en France qui ont tué 11 personnes et blessé plus de 100.

L'image de Carlos le Chacal se trouve dans la trilogie de Robert Ludlum "The Bourne Identification", "The Bourne Supremacy", "The Bourne Ultimatum".

Également présenté dans le livre Marathon in Spanish Harlem de Gérard de Villiers.

Plusieurs fois, l'image de Karl le Chacal est apparue au cinéma: "True Lies", "Double", Frederick Forsyth, "Day of the Jackal".

Ilyich Ramirez Sanchez est peu connu sous son propre nom. Mais beaucoup d'autres se souviennent du terroriste international Carlos le Chacal et de ses "exploits". Il est devenu le prototype du méchant terroriste dans les romans Jackal de Frederick Forsyth et dans la trilogie Bourne de Robert Ludlum. Déjà en prison, il a écrit un livre autobiographique.

"L'islam révolutionnaire" de Sanchez est un livre sur l'époque dans laquelle il a vécu, et sur lui-même, sur le choix d'une voie politique. Et, bien sûr, sur le choix de la religion. D'où vient le terrorisme international ? Quelles sont ses origines ? Qu'est-ce qui a conduit et qui conduit les gens à sortir de ce qui semble être des extrémistes ? Évidemment, un livre écrit par le terroriste international lui-même aidera à comprendre cela : à un moment donné, Carlos le Chacal a mené des opérations terroristes dans l'intérêt du Front populaire de libération de la Palestine, des Brigades rouges, de l'organisation colombienne M-19 , l'Armée rouge japonaise, l'ETA basque, l'Organisation de libération de la Palestine et d'autres organisations radicales. "ChasKor" publie aujourd'hui des fragments du livre liés à sa vie en URSS.

Préface à la première édition russe de "Revolutionary Islam"

Je suis arrivé à Moscou en 1968, quelques jours avant mon anniversaire, le 12 octobre. J'allais avoir dix-neuf ans. Je suis entré à l'Université de l'Amitié des Peuples Patrice Lumumba. C'est une époque d'effervescence révolutionnaire : mouvements de soutien à Che Guevara, Mao, Vietnam, soulèvements anti-coloniaux, anti-sionistes et anti-impérialistes, graves crises de l'équilibre bipolaire, dont profitent en premier lieu les gens ordinaires, ainsi que des flambées de subversion dans les pays du « socialisme réel ». Je suis arrivé à Moscou en tant que jeune communiste et je l'ai quitté en tant que communiste le 20 juillet 1970. Pendant ce temps, j'ai commencé à comprendre plus clairement ces contradictions internes qui, vingt ans plus tard, ont conduit à l'effondrement de l'URSS et à l'effondrement du système socialiste. camp - le triomphe posthume de Lavrenty Beria ...

Les terroristes d'Al-Qaïda et les militants talibans ont intensifié leurs activités dans la région sur fond d'inondations catastrophiques qui ont coûté la vie à au moins 1 500 personnes et laissé plus de 20 millions de Pakistanais sans abri. Les autorités pakistanaises, même avec le soutien de l'ONU, ne sont pas en mesure de faire face aux problèmes qui ont inondé le pays.

On dit à juste titre que Mikhaïl Gorbatchev est le père de la glasnost et de la perestroïka. Ces deux mesures étaient nécessaires pour amener la transformation culturelle du « socialisme réel » décrépit à sa conclusion logique. Cependant, en même temps, malheureusement, ils oublient que Gorbatchev était le premier secrétaire du Comité régional de Stavropol du PCUS, c'est-à-dire qu'il a dirigé la colonisation russe du Caucase du Nord. Il a été nommé à ce poste par Yuri Andropov, le plus fidèle disciple de Beria, non pas un pervers psychopathe, mais un anticommuniste convaincu. Le même Andropov qui en 1956 s'opposa farouchement à la prise du pouvoir en Hongrie par Janos Kadar et ses camarades, de vrais communistes, héros de la résistance au premier régime fasciste de l'histoire.

Yuri Andropov allait régulièrement à la chasse près d'Essentuki. Il est resté avec le père de Natasha Naimunshina, une actrice qui parle plusieurs langues étrangères, ma bonne amie. Natasha est née à Berlin pendant la Grande Guerre patriotique. Ses parents ont été envoyés en Allemagne comme éclaireurs. Père, héros de l'Union soviétique, a servi tout au long de la guerre en tant qu'officier de l'état-major général du IIIe Reich. À l'été 1969, Natasha m'a invité pour des vacances à la montagne, dans une datcha où la crème de la nomenklatura du parti soviétique est venue visiter. J'y ai rencontré Sonya, mon premier grand amour...

A partir de conversations confidentielles, j'ai progressivement réalisé que la crise du système était inévitable. Il y avait des raisons économiques (rapport visionnaire d'Aganbegyan), des raisons idéologiques (j'ai étudié les archives secrètes de Lénine à la Bibliothèque Lénine), des raisons politiques (rapports du Comité central sur les partis des pays participant au Pacte de Varsovie), des raisons militaires (confusion totale dans le département de l'armée de l'air, qui était en charge du développement des moteurs à réaction) et stratégique (la situation explosive sur le "front" oussouri, l'aliénation des armées stationnées sur le territoire des républiques fraternelles) ...

Tout cela devait tenir d'une manière ou d'une autre dans la tête d'un adolescent actif qui profitait de la «dolce vita» des «Nuits de Moscou» avec force et force. éd.], mais en parallèle il devait mener à bien la "tâche spéciale" de la guérilla vénézuélienne. Le KGB et le GRU battaient leur plein pour attirer l'élite des jeunes, sélectionnant ceux qui allaient devenir les meilleurs ou les pires citoyens de leur pays, qui contribuaient tacitement à la victoire de Beria. Cette victoire s'est avérée être un désastre non seulement pour les peuples de l'Union soviétique, car elle les a privés de leur propriété socialiste commune, mais aussi pour le reste de l'humanité - elle a été jetée à la merci de l'hégémonie prédatrice des Yankees. Le monde a acquis pour la première fois une unipolarité prononcée.

Que faire?

Renationaliser les industries minières et énergétiques, en sécurisant les investissements rentables des capitaux étrangers. Encore une fois, socialiser les services publics et tous les transports, mais donner plus d'indépendance aux régions à cet égard. Enseignement primaire gratuit - pour tous, enseignement supérieur gratuit - en fonction de la réussite. Soins médicaux gratuits. Sécurité sociale universelle.

La terre - à ceux qui la travaillent, mais ne l'utilisent pas comme une maigre aide à la survie, mais la traitent d'une manière professionnelle, comme les paysans du Midwest américain. Dans ce cas, il faut s'appuyer sur la tradition historique de l'utilisation collective des terres paysannes ...

17 novembre 2004 Vladimir Poutine a annoncé la création des dernières armes stratégiques. Ceux qui désespéraient déjà d'attendre le renouveau de la Russie éternelle se ragaillardirent. La Russie moscovite, la Troisième Rome, renaîtra de ses cendres sur trois fondements historiques : le panslavisme, le christianisme orthodoxe et le communisme. Le reste des peuples habitant les vastes étendues de la Fédération de Russie partagera avec les Russes leur mission historique : créer un contrepoids à l'impérialisme hégémonique des Yankees - à la condition indispensable que leurs droits nationaux, religieux et sociaux soient respectés. ..

FRAGMENTS DU LIVRE

Je viens d'une famille aisée. Du cercle des petits bourgeois, qui peu à peu s'enrichissent et, ayant atteint un certain niveau de prospérité, s'installent dans la capitale. Ma mère s'est entièrement consacrée à la famille et a toujours été une hôtesse exemplaire. Quant à mon père, il était à la fois docteur en droit, poète, intellectuel, homme politique, tribun et révolutionnaire convaincu. Mon enfance s'est donc déroulée dans un milieu certes petit-bourgeois, mais littéralement saturé de mysticisme révolutionnaire.

D'où mon nom - Ilitch. Je suis le fils aîné. Mon frère Lénine et moi avons donné à notre jeune frère le nom de Vladimir. Compte tenu du moment historique, le choix de tels noms ressemblait à un défi plutôt audacieux, mais mon père n'a pas pris trop de risques, car il était proche des militaires et des civils qui étaient alors au pouvoir - presque tous étaient ses proches, associés militaires, vieux amis ...

J'étudiais, en général, bien et excellais dans ce qu'on appelait alors les « sciences humaines » : en histoire, géographie, littérature, et surtout en psychologie. En juillet 1966, j'ai obtenu mon diplôme d'études secondaires à Caracas. En août de la même année, je suis venu à Londres et un an plus tard, j'ai de nouveau réussi mes examens de fin d'études, cette fois en sciences naturelles, les niveaux dits ordinaires du London University Board, et en 1968, l'examen suivant le plus difficile, niveaux avancés.

Les événements qui ont laissé une trace noire dans ma vie, clairement et profondément gravés dans ma mémoire tenace, sont, tout d'abord, la naissance prématurée et, trois mois plus tard, la mort de ma sœur, ainsi que notre voyage à Bogota et retour au Venezuela au milieu de la guerre civile en Colombie. J'avais trois ou quatre ans, nous sommes arrivés en Colombie par avion, mon père voulait profiter du fait qu'à cause de la guerre civile les prix des terres avaient tellement baissé et acheter une plantation de café et un élevage de taureaux. Le retour à la maison était une entreprise audacieuse et très risquée. Le père et le chauffeur n'étaient armés que de revolvers, la mère était enceinte de cinq mois, nous n'étions accompagnés que de deux gouvernantes dévouées...

D'autres événements ont laissé une empreinte indélébile dans ma vie : la grève générale de 1952, qui a suivi le putsch militaire, dont les organisateurs ont cherché à annuler les élections à l'Assemblée constituante, le divorce de mes parents, le soulèvement populaire du 23 janvier 1958 , lorsque la junte a perdu le pouvoir, la Révolution cubaine, la guerre pour la libération de l'Algérie. Quelques épisodes d'ordre plus personnel m'ont également profondément marqué : mon exclusion de la CMV, l'organisation de la Jeunesse communiste du Venezuela, en novembre 1966, exclusion de l'Université de Moscou. Patrice Lumumba, quand j'ai refusé de réintégrer le CMS, l'amour passionné et réciproque pour la mère de mon fils...

Évidemment, j'ai rejoint l'activité politique prématurément. J'ai suivi les traces de mon père trop tôt. Mais le choix final - être ou ne pas être révolutionnaire - ne vous appartient pas, la Révolution elle-même vous élit ! En janvier 1964, j'ai rejoint l'organisation clandestine de la Jeunesse communiste du Venezuela. Depuis, je n'ai jamais trahi le communisme, au contraire, au fil des années mes convictions n'ont fait que se renforcer. Et la déception face au système soviétique décrépit ne m'a pas découragé, mais a seulement ravivé ma ferveur révolutionnaire.

Alexander Ulyanov, Pyotr Shevyryov, Vasily Osipanov, Vasily Generalov et Pakhomiy Andreyushkin ont été arrêtés en mars 1887, condamnés à mort en avril et pendus en mai pour avoir préparé une tentative d'assassinat contre l'empereur Alexandre III. Leur organisation s'appelait la Fraction Terroriste de la Volonté du Peuple. Que voulaient-ils ? D'un côté, la justice sociale et la démocratie. D'autre part, pour désorganiser le gouvernement et alarmer la société.

En juin 1970, seize autres étudiants vénézuéliens et moi avons été expulsés de l'Université soviétique. Patrice Lumumba à la demande du Parti communiste du Venezuela. En juillet, je suis arrivé à Beyrouth, de là je suis allé en Jordanie. C'est là que mon activité de combattant pour la Palestine a commencé dans les rangs du FPLP - le Front Populaire de Libération de la Palestine.

Cependant, mon départ de Moscou mérite d'être discuté plus en détail, car il a joué un rôle décisif dans mes activités de combat. Sinon, aurais-je rejoint les rangs de la Résistance palestinienne ? Si, disons, le KGB réussissait à me séduire ? Les chemins du destin sont impénétrables... En juillet 1970, un courtois représentant du FPLP m'invita à rendre visite à l'un des vice-recteurs de l'Université. Patrice Lumumba. Ce monsieur très élégant s'enquit gracieusement des raisons pour lesquelles moi, mon frère Lénine et quinze autres étudiants vénézuéliens souhaitions quitter l'URSS, et m'assura que tous les obstacles à la prolongation de notre séjour dans le pays avaient été levés. L'ombre du KGB planait partout !

J'ai répondu que puisque j'étais communiste, il était temps pour moi de passer de la théorie à la pratique. Il est vraiment temps pour moi d'agir. En me demandant quel âge j'avais (« vingt »), il a répondu : « Vous avez l'adresse de l'université. Nous acceptons les étudiants jusqu'à l'âge de trente-cinq ans, vous pouvez simplement écrire au recteur et où que vous soyez, vous recevrez immédiatement un visa accompagné d'un billet. Moins de cinq minutes - et sous couvert d'un raffinement à l'ancienne et d'une gentillesse paternelle, tout s'est dit dans un russe pur, très intelligible et sans aucune agressivité. Mon respect au KGB !

Cependant, le KGB n'était pas la seule tentation à laquelle j'ai été confronté à Moscou. Juste avant de partir, un ami à moi, déjà assez adulte, qui terminait ses études supérieures, a voulu me mettre en relation avec le chef de la mafia moscovite, qui se livrait au commerce illégal de l'or. Il semble que la connaissance ne faisait pas particulièrement confiance à personne, mais voulait que j'aie les coordonnées d'un juif âgé, un gros bonnet dans le monde des voleurs de Moscou. A Moscou, sur le marché noir, le lingot d'or coûtait douze fois plus en roubles qu'à Genève - au taux du dollar, et à Tachkent - deux fois plus ! Mes relations avec les cercles mafieux ne sont pas allées plus loin et, bien sûr, n'ont pas eu de suite politique, même si plus tard j'ai accidentellement découvert que la plupart des participants à ce réseau étaient des sionistes convaincus.

J'évoquais ces deux épisodes de ma vie à Moscou pour montrer combien tôt nous avons valorisé notre indépendance, avec quelle détermination nous l'avons défendue. À l'avenir, je n'ai en aucun cas changé de position et ni le GRU ni le KGB ne m'ont jamais créé d'obstacles particuliers. J'ai toujours essayé d'éviter la confrontation avec les deux. Bien que les officiers du KGB se soient parfois comportés avec moi de manière plus réservée, voire plus méfiante, j'ai néanmoins rencontré parmi eux ceux qui étaient résolument de mon côté et ne l'ont pas caché dans des conversations privées. C'était généralement l'attitude des « troupes frontalières » subordonnées au KGB, qui favorisaient clairement l'amitié des peuples.

De longues années d'errance et de combats, j'ai enduré un attachement particulier à des villes marquées pour moi du signe d'une grande passion : Londres, Moscou, Budapest, Amman, Damas, Beyrouth et Paris où je suis venu pour la première fois en 1967. Paris en août , sans Parisiens, belle , malgré le temps pluvieux et les orages, et tous ces touristes, et commerces fermés... Ces villes vivront toujours dans mes pensées, car elles sont inextricablement liées aux quatre grands romans de ma vie, et il y a il n'y a pas deux histoires d'amour similaires, voire simplement comparables dans le monde. La flamme de l'amour renaît à chaque fois, encore plus forte, encore plus brûlante, désintéressée, généreuse, dévouée, presque omnisciente, inextinguible !

PS La traduction du livre "Revolutionary Islam" est en cours de préparation par la maison d'édition "Ultraculture 2.0".

Tout au long de l'histoire de l'humanité, il y a eu un grand nombre de criminels qui ont écrit leur nom en lettres sanglantes dans les chroniques criminelles de différents pays du monde. Mais même parmi ces voyous, il y en a qui méritent une attention particulière de la part de la société. L'un d'eux est Ilyich Ramirez Sanchez, dont la biographie sera discutée en détail dans l'article.

Naissance et famille

Le futur terroriste d'envergure planétaire est né le 12 octobre 1949 à Caracas (Venezuela). Le nom de sa mère était Elba Maria Sanchez.

Il est à noter que le père de Ramirez était un millionnaire local bien connu, l'avocat José Allagracia Sanchez, qui se distinguait par ses vives préférences communistes. C'est pourquoi la famille avait encore des enfants avec les noms de Vladimir et Lénine. Et si ces deux gars ont grandi en tant que citoyens absolument respectueux des lois de leur pays, alors Ilyich Ramirez Sanchez s'est avéré être un personnage extrêmement négatif qui a commis de nombreuses atrocités et crimes.

Jeunesse

À l'âge de quatorze ans, le héros de l'article est devenu membre de l'organisation "Jeunesse communiste du Venezuela", et dans la période 1965-1966. le jeune homme a participé à plusieurs reprises à des émeutes et diverses manifestations dans les rues de sa ville natale.

À l'été 1966, Carlos Ilyich Ramirez Sanchez est devenu bachelier et, deux ans plus tard, il a réussi à entrer à l'Université de l'amitié des peuples de Moscou. C'est à Belokamennaya que le jeune homme a commencé à se lier d'amitié avec Mohammed Budia, qui fait partie du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). En 1969, Sanchez a été expulsé des rangs du Parti communiste du Venezuela, et un an plus tard, il a été complètement expulsé de l'établissement d'enseignement supérieur de l'URSS. À bien des égards, tout cela est arrivé parce que le Vénézuélien n'accordait pas trop d'attention à ses études, mais passait beaucoup de temps dans les réjouissances, bagarres et autres débauches.

Nouvelle vie

À l'été 1970, Ilyich Ramirez Sanchez a quitté Moscou et a déménagé à Beyrouth, après quoi il a déménagé en Jordanie, où il s'est installé dans un camp d'entraînement du FPLP. Il y était en 1970-1971. a traversé deux longs camps d'entraînement et a été reconnu comme le meilleur élève de Georges Habash. Le Vénézuélien a reçu son surnom de "Chacal" des représentants des médias après qu'un roman intitulé "Le Jour du Chacal" ait été trouvé dans sa chambre d'hôtel lors d'une perquisition.

crimes

À l'automne 1975, Carlos Sanchez s'installe à Londres pour commencer à servir dans le FPLP. Initialement, Ilyich s'est spécialisé dans la collecte d'informations et a réussi à compiler une liste impressionnante de cibles potentielles pour une organisation terroriste. Après l'assassinat en juin 1973 de Mohammed Budia, toutes les opérations sur le continent européen menées par le FPLP sont confiées au contrôle du Vénézuélien.

En décembre 1973, Carlos a tenté d'éliminer Joseph Edward Schiff, qui était vice-président de la Fédération sioniste britannique. Cependant, la tentative d'assassinat a échoué pour les assaillants.

En août 1974, le terroriste Ilyich Ramirez Sanchez a bombardé quatre agences de presse fans d'Israël. Des voitures contenant des mines ont été laissées près des bureaux de la presse écrite, mais sur les quatre bombes, une n'a pas explosé et aucun des travailleurs n'a été blessé.

La même année, le Vénézuélien a commencé à aider à préparer les attentats terroristes et l'"Armée rouge" japonaise. Le consulat de France à La Haye a été attaqué, faisant deux morts et 33 blessés à des degrés divers.

En 1975, les services secrets français ont réussi à trouver l'emplacement de la planque de Ramirez et y ont tendu une embuscade. Cependant, en essayant d'arrêter le criminel, deux agents de contre-espionnage et leur informateur sont morts, et lui-même a réussi à échapper à ses poursuivants.

L'évasion

En juin 1975, les services secrets libanais parviennent à détenir un complice de Carlos Mohammed Muharbal, qui sera ensuite remis à ses collègues français. Après l'arrestation, le criminel a accepté de coopérer avec les forces de sécurité et les a emmenés à l'appartement de Sanchez. Là, Ilyich a réussi à tirer sur les agents venus et son ancien complice, puis a échappé à la rafle et est parti pour le Liban. Après avoir passé quelque temps dans ce pays africain, le terroriste s'est installé en Allemagne de l'Est, où il a commencé à se sentir chez lui, organisant régulièrement des rencontres avec des terroristes arabes et européens, et envoyant également des armes et des explosifs à l'étranger.

Vie privée

En RDA, Ilyich Ramirez Sanchez Carlos "Chacal" était sous les auspices du service de sécurité local et a même épousé Magdalena Kopp, qui a ensuite donné naissance à sa fille.

En 1982, la femme a été arrêtée et le Vénézuélien a exigé que les autorités la laissent partir, sinon il a promis d'organiser une vraie guerre. Et je dois dire qu'il a tenu parole en perpétrant plusieurs attentats terroristes. Trois ans plus tard, les autorités françaises se rendent et libèrent la femme du bandit. Aujourd'hui, Magdalena et sa fille vivent au Venezuela.

activité au coucher du soleil

Après le début de la perestroïka en URSS, celle-ci est devenue dangereuse en Europe de l'Est et Sanchez a décidé de s'installer en Syrie. Là, on lui a donné une maison et des gardes, mais avec le temps, les Syriens n'ont plus eu besoin d'un terroriste professionnel, et il a été escorté au Soudan, où il a été extradé vers la France quelque temps plus tard.

Du 12 au 23 décembre 1997, Ilyich a été jugé, qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité, et il a également été privé du droit de grâce.

Ilyich Ramirez Sanchez, alors qu'il faisait l'objet d'une enquête avant même le procès, avait comme avocat de la défense un avocat français bien connu du nom de Jacques Vergès, dont la biographie comportait également de nombreuses taches blanches. Lors de la première étape de l'enquête, le Vénézuélien a choqué le public en déclarant aux journalistes lors d'une conférence de presse que son avocat était encore plus terroriste que lui et était responsable de la mort d'encore plus de personnes.

En décembre 2011, Ilyich Ramirez Sanchez a reçu sa deuxième condamnation à perpétuité pour avoir été l'organisateur des attentats terroristes en France, qui ont fait 11 morts et plus de 100 blessés.

Au printemps 2017, un Vénézuélien écope d'une troisième peine de prison à vie pour l'attentat à la bombe contre un centre commercial parisien.

Par religion, Ramirez est un islamiste. Comme il le prétend lui-même, il a adopté cette foi en 1975, alors qu'il était au Yémen.

Le 12 octobre 1949, dans la capitale du Venezuela, Caracas, un fils est né d'un riche avocat, Jose Altagracia Ramirez Navas. Le père du futur terroriste, qui a étonnamment combiné la pratique du droit privé et les convictions communistes, a donné à ses fils des noms exotiques pour l'Amérique latine - Vladimir, Ilitch et Lénine. Par la suite, ni Vladimir ni Lénine ne se sont avérés être quelque chose de spécial. Mais Ilyich était destiné à un destin complètement différent. Dans moins de 25 ans, le monde entier connaîtra son nom.

Quand le garçon avait 12 ans, son père l'a affecté au Caracas Lyceum, célèbre pour sa libre-pensée. Deux ans plus tard, Ramirez était déjà membre de la Jeunesse communiste du Venezuela, une organisation similaire au Komsomol soviétique.

Ilitch Ramirez Sanchez, 1973

Le jeune Ilyich Ramirez Sanchez était un terrible idéaliste et romantique, il rêvait d'une révolution mondiale et jura de donner sa vie pour ce rêve. Le père non seulement n'a pas détruit les «plans» de son fils, mais a au contraire contribué à leur mise en œuvre rapide. Il n'a pas interdit à Ilyich, 15 ans, de participer aux manifestations de rue qui ont balayé le pays, de construire des barricades et de se battre avec la police. Et après avoir obtenu son diplôme du Lycée, il a envoyé le jeune homme étudier les stratégies et les méthodes de la lutte révolutionnaire à Cuba. Ramirez s'est donc retrouvé dans une école partisane de Liberty Island, où il a très bien appris tout ce qui est exigé d'un combattant clandestin et d'un terroriste. Il a maîtrisé le tir et le combat au corps à corps, a appris à miner les bâtiments et l'équipement de l'ennemi et, en quelques mois, est devenu un saboteur prometteur.

Le nom Ilyich Carlos Jackal reçu en l'honneur de Lénine

En 1966, la mère, qui avait auparavant regardé l'éducation de son fils entre ses doigts, a emmené les enfants du bouillonnant Venezuela à la bonne vieille Angleterre. Ramirez est allé étudier au Collège d'économie, mais son père voulait une vie différente pour lui et a réussi à inscrire Ilyich à l'Université de l'amitié des peuples Patrice Lumumba. Ramirez aimait incroyablement Moscou - de belles demoiselles, une mer de boisson, une attitude condescendante envers les connaissances des étudiants ...

Carlos le chacal avec sa femme Magdalena Kopp et sa fille Rosa

De jeunes révolutionnaires du monde entier se sont réunis à l'université de Moscou. Des amis avec lesquels l'étudiant Ramirez est devenu particulièrement proche se sont avérés être des terroristes palestiniens. Il a appris sa haine de l'impérialisme et du sionisme lors de sa formation à Moscou et a démontré cette position en participant à une manifestation devant l'ambassade de Libye. Pour cette astuce, il a été expulsé d'urgence de l'université et expulsé du pays. Il atterrit donc à Paris, où il rejoignit aussitôt les rangs des révolutionnaires palestiniens. De là, de France, il écrivit des mots de gratitude à son père et jura de faire tout ce qu'il avait à faire. Ilyich Ramirez Sanchez était dans sa 22e année.

L'attentat contre le siège de l'OPEP est le "cas" le plus célèbre de Carlos

L'apparence d'Ilyich ne correspondait pas bien à ses idées de révolutionnaire fougueux. Il l'a parfaitement compris. Enclin à la corpulence, avec le visage d'un courtier en valeurs mobilières, pas mémorable, ne se démarquant pas de la foule, Ramirez a appris à agir, à changer d'apparence, ce qui s'est avéré très important dans le travail secret. Ilyich s'est avéré être un maître du déguisement. Et l'apparition inoubliable dans sa profession choisie était un véritable cadeau du ciel.

Ramirez a passé sa première « affaire » avec des camarades du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Il a posé une bombe à retardement dans la soute d'un avion volant de Zurich à Tel-Aviv. Le 21 février 1970 peut être considéré comme le début du "terroriste n°1". L'explosion de l'avion a fait environ 200 morts.

Ramirez a été recommandé par des amis palestiniens pour s'entraîner dans un camp d'entraînement jordanien. Il y devient le meilleur élève du terroriste Georges Habash, à qui, en fait, il doit le surnom de "Carlos". Directement de ce camp, le FPLP l'envoya à Londres, où il fut chargé de traquer les futures cibles au nombre total de 500 personnes. Bien sûr, les juifs et les sionistes étaient des cibles potentielles. En quelques années, Carlos a atteint le rang de chef du FPLP en Europe. Maintenant, il planifiait lui-même des opérations européennes dont la liste s'allongeait.

Carlos Chacal, 1996

A la veille de 1974, il tenta de destituer le président de Marks & Spencer, Joseph Edward Schiff, mais échoua. Puis en août 1974 (tout aussi sans succès), il organisa des attentats à la bombe à côté de quatre organes de presse à Paris qui sympathisaient avec Israël dans leurs publications.

En septembre, avec « l'Armée rouge du Japon » (KAJA), il organise la prise de l'ambassade de France à La Haye. Et quand les négociations n'ont rien donné, il a simplement lancé une grenade à main dans la foule. Deux personnes ont été tuées, 33 personnes ont été blessées, mais l'ambassade a immédiatement accepté les demandes du KAYA. En décembre de la même année, avec la Junte de coordination révolutionnaire, il tue l'attaché uruguayen en France. En janvier 1975, à deux reprises, avec les Palestiniens, il tente de faire sauter des avions à l'aéroport d'Orly, mais les deux fois échouent.

Carlos le Chacal : "Aujourd'hui, une personne est privée de liberté par la faute des médias"

La renommée de Carlos grandit et, à l'été 1975, un allié du terroriste Mohammed Muharbal donne aux autorités françaises l'adresse d'une des petites amies d'Ilyich. Quand ils sont venus le chercher, Carlos a tué les agents et le traître Muharbal, après quoi il s'est enfui au Liban, et de là est allé en RDA. Dans le camp socialiste, Ramirez envisage depuis longtemps de l'utiliser à ses propres fins. Mais en Allemagne de l'Est, le terroriste a trouvé non seulement un emploi au niveau de l'État, mais aussi l'amour de sa vie. Il a épousé Magdalena Kopp, qui était critique d'art et terroriste à temps partiel. Pendant un moment, ils furent heureux sans nuage. Pendant cette période, Ilyich a réussi à capturer les ministres et les participants à la réunion annuelle au siège de l'OPEP et a forcé les négociateurs à accepter toutes les conditions, jusqu'à l'attribution d'un avion sur lequel les terroristes se sont envolés pour l'Algérie. Ce fut sa dernière opération. Carlos a mûri. Un père de famille ne devrait pas se risquer.

Carlos le chacal au tribunal, 2000

En 1976, Ramirez s'installe en Hongrie. Maintenant, il planifiait des opérations là-bas, assis dans une chambre d'hôtel. De là, il a dirigé une lucrative entreprise d'armes. Mais en 1982, les Français emprisonnent sa femme Magdalena. Et Ilyich a fait de son mieux pour la libérer. Au début, il a utilisé la presse : il a donné une interview, et lorsqu'elle a été mise sous presse, il a soudainement refusé de la publier. L'article a quand même été imprimé et Carlos a commis l'attentat à la bombe devant le bureau parisien du magazine. Une personne est décédée et 64 ont été blessées.

Puis il y a eu une explosion dans le train Paris-Toulouse, à la gare Saint-Charles de Marseille, et même le lancement de deux missiles sur une centrale nucléaire. La police était désemparée et Ramirez a exigé la libération de sa femme et d'autres membres de l'organisation terroriste. Les Français n'étaient pas d'accord. Pendant 3 ans, des explosions ont tonné et des gens sont morts. Ainsi en 1985, Magdalena et plusieurs de ses complices sont finalement libérés.

Le couple s'est installé en Syrie, où est née en 1986 leur fille Elba Rosa. Mais en 1991, Carlos rompt avec Magdalena et épouse une jeune Jordanienne. Au Moyen-Orient, il a voyagé de pays en pays et s'est finalement installé au Soudan. Ilyich a pris sa retraite, même s'il terrifiait et embarrassait toujours les politiciens du monde. Les États-Unis l'ont blâmé pour la mort de 200 marines à Beyrouth, les Britanniques ont tenu une liste de ses victimes, les Français ont compté les morts et les mutilés. Pour n'importe lequel de ses péchés passés, il pourrait être jugé et envoyé en prison. À son compte, il y a eu des défaillances majeures des services spéciaux et 80 personnes tuées par lui personnellement.

Les agents qui surveillaient Carlos ont rapporté que l'ex-terroriste boit, se livre à des excès, porte des costumes coûteux et se rend régulièrement chez le médecin. Ilyich a commencé à prendre rapidement du poids à cause de l'oisiveté. Il a pensé à la chirurgie plastique. C'est alors que personne n'avait besoin de Carlos, ou du chacal, comme les journalistes l'ont «baptisé», et ils l'ont pris directement chez le médecin. La raison en était la guerre dans le golfe Persique et le rapport selon lequel Saddam Hussein allait payer 50 millions de dollars à Ilyich pour avoir organisé une guérilla.

Lorsque Carlos a récupéré un peu après l'opération, il aurait été "transféré" dans un hôpital militaire, mais en fait, il a été arrêté et emmené en France. Là, il a été jugé. Certes, ils ont pu porter une accusation plutôt modeste - le meurtre de deux policiers parisiens et de Mohammed Muharbal en 1975. Pour cela, il a été condamné à la réclusion à perpétuité, qu'il purge toujours.